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Visa pour la France depuis le Cameroun : Guide pratique complet

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), on évalue à plus de 150 000 le nombre de personnes d’origine camerounaise vivant en France en 2022. (Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4510546)
Les raisons principales de cet attrait sont :

  • La langue française commune, réduisant la barrière linguistique.
  • Des opportunités d’emploi (secteurs variés) et un système éducatif réputé.
  • Une diaspora camerounaise déjà bien installée, facilitant l’intégration.

Principales voies d’expatriation pour les Camerounais

  1. Études (Visa étudiant)
    ↪️ Programme “Étudiants” via https://www.campusfrance.org/fr.
  2. Travail (Visa travail)
    ↪️ Contrats de travail (CDI, CDD, saisonnier) ou programme « Passeport Talent ».
  3. Regroupement familial
    ↪️ Rejoindre conjoint, enfants ou parents déjà installés légalement en France.
  4. Entrepreneuriat
    ↪️ Création ou reprise d’entreprise (visa “Passeport Talent – Créateur d’entreprise”).
  5. Demande d’asile / Protection internationale
    ↪️ Procédure gérée par l’Ofpra et l’OFII (critères spécifiques).

Le présent guide pratique propose un parcours step by step adapté à chaque profil. Vous pouvez vous reporter directement à la section qui vous intéresse :


Pourquoi la France ?

La France est particulièrement attractive pour les Camerounais en raison :

  • Du français comme langue commune.
  • D’opportunités académiques et professionnelles solides (recherche, ingénierie, santé, etc.).
  • De la présence active de la diaspora camerounaise (associations, réseaux d’aide).

Objectif : Vous fournir un guide complet, avec des estimations budgétaires et des délais typiques pour chaque étape de l’expatriation.


Budget global d’une expatriation vers la France

Avant même d’entrer dans les démarches spécifiques à chaque profil, voici une estimation des dépenses initiales à prévoir (en FCFA et en €) :

Poste de dépenseCoût estimatif (en €)Coût estimatif (en FCFA)*Observations
Frais de visa (court ou long séjour)50 – 99 €~33 000 – 65 000 FCFASelon le type de visa (étudiant, travail, etc.).
Billet d’avion Aller simple350 – 800 €~230 000 – 524 000 FCFAVariable selon la saison et la compagnie (périodes promo : mars/novembre).
Assurance voyage / première année30 – 100 €~20 000 – 65 000 FCFASouvent obligatoire pour la demande de visa.
Traductions & légalisation de documents30 – 70 € / doc.~20 000 – 45 000 FCFA / doc.Si votre dossier nécessite des traducteurs assermentés.
Frais Campus France (Profil étudiant)~50 – 100 €~33 000 – 65 000 FCFAFrais de dossier pour la procédure (peuvent varier d’une année à l’autre).
Frais d’hébergement temporaire (hôtel/Airbnb)25 – 60 €/nuit~16 000 – 39 000 FCFA / nuitPour les premiers jours si vous n’avez pas de logement fixe.
Frais de déplacement au Cameroun (Aller au consulat, etc.)10 – 50 €~6 500 – 33 000 FCFADépend de votre localisation (Douala, Yaoundé, etc.).

*Taux de conversion estimé à 1 € ≈\approx≈ 655 FCFA.
Point d’attention : Ces chiffres sont indicatifs et peuvent varier en fonction des fluctuations monétaires, de la période de l’année et de votre situation personnelle.

Délais indicatifs pour certaines étapes

⏱️ Préparation du dossier (réunir documents, traductions, légalisation) : 2 à 6 semaines
⏱️ Prise de rendez-vous et obtention du visa : 2 à 8 semaines (selon l’affluence)
⏱️ Recherche de logement : 1 à 3 mois (à distance ou sur place)
⏱️ Recherche d’emploi (si profil travail) : Très variable (1 à 6 mois, parfois plus)
⏱️ Procédure de regroupement familial : Peut aller jusqu’à 6 – 9 mois


Section 1. Profil Étudiant

1.1 Roadmap Étudiant

  1. Choisir sa formation
    • ↪️ Consultez https://www.campusfrance.org/fr pour identifier les universités et écoles.
    • ↪️ Comparez les frais de scolarité (public vs. privé) et les débouchés.
  2. Créer un compte sur “Études en France”
  3. Entretien pédagogique Campus France
    • ↪️ Présenter votre projet d’études et votre plan de financement.
    • ⚠️ Prévoyez un délai de 1 à 3 semaines pour obtenir la convocation.
  4. Admission dans l’établissement
    • ↪️ Réception de la Lettre d’admission officielle.
    • ⚠️ Délais variables selon l’université (2 à 8 semaines).
  5. Demande de visa long séjour étudiant
  6. Départ pour la France
    • ↪️ Prévoir hébergement (cité U, colocation, famille d’accueil).
    • ↪️ Budget initial pour la première installation : 600 € à 1 200 € (390 000 – 780 000 FCFA), selon la région.

1.2 Budget de la première année d’études

Poste de dépenseCoût estimatif en € / anObservations
Frais de scolarité (Université publique)170 – 380 €/anLicence, Master. Grandes Écoles : peut monter jusqu’à 10 000 € / an.
Logement étudiant (CROUS)150 – 400 €/moisDans les grandes villes (Paris, Lyon), prévoir plus élevé.
Nourriture & transport200 – 300 €/moisAvec carte de transport étudiant.
Assurance santé (Sécurité sociale)~35 € / an + mutuelleInscription via https://etudiant-etranger.ameli.fr/.
Autres dépenses (livres, loisirs)50 – 100 €/moisVariable selon le style de vie.

Conseil pratique : Réservez un logement en cité universitaire ou colocation pour réduire vos dépenses.


Section 2. Profil Travailleur

2.1 Roadmap Travailleur

  1. Identifier un employeur en France
  2. Négocier le contrat de travail
    • ↪️ Le contrat doit être validé par la DIRECCTE ou les autorités compétentes françaises.
  3. Demander une autorisation de travail
    • ↪️ L’employeur dépose la demande auprès de la préfecture compétente.
    • ⚠️ Durée : de 2 semaines à 2 mois.
  4. Obtenir le visa “salarié” ou “passeport talent”
  5. Préparer l’installation en France
    • ↪️ Budget pour les 3 premiers mois : 2 000 € – 3 000 € (1,3 – 2 millions FCFA) minimum, pour logement et charges.

2.2 Secteurs porteurs en France

Santé : Infirmiers, aides-soignants, médecins spécialisés.
Informatique : Développeurs web, data scientists, ingénieurs réseaux.
BTP : Ingénieurs génie civil, ouvriers qualifiés (plombiers, électriciens).
Hôtellerie / Restauration : Serveurs, cuisiniers, réceptionnistes, managers.

Astuce : Mettre en avant vos compétences linguistiques (français, anglais) et vos expériences au Cameroun dans votre CV adapté au format français (chronologique inversé, pas de photo obligatoire).


Section 3. Profil Regroupement Familial

3.1 Roadmap Regroupement Familial

  1. Dépôt de la demande par le membre de la famille en France
    • ↪️ Auprès de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) : https://www.ofii.fr/
    • ⚠️ Durée : 6 à 9 mois (ou plus selon la complexité du dossier).
  2. Réunir les justificatifs
    • Documents d’état civil (acte de mariage, de naissance), attestation de ressources, preuve de logement.
  3. Visite médicale & entretiens
    • ↪️ Sur convocation de l’OFII.
  4. Visa long séjour familial
    • ↪️ Se rapproche du consulat de France avec la décision favorable.
  5. Arrivée en France

Conseil : Soyez attentif aux délais et veillez à bien compléter chaque formalité (traductions, légalisation des actes). Toute imprécision peut retarder considérablement le dossier.


Section 4. Profil Entrepreneur

4.1 Roadmap Entrepreneur

  1. Élaborer un business plan
    • ↪️ Détailler le marché, la concurrence, la rentabilité.
    • ⚠️ Indispensable pour convaincre les autorités consulaires et les organismes de financement.
  2. Sélectionner le visa adéquat
  3. Contacter les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI)
    • ↪️ Ex. https://www.cci-paris-idf.fr/ pour l’Île-de-France.
    • ⚠️ Possibilité de trouver des incubateurs et accompagnements pour jeunes entrepreneurs.
  4. Déposer le dossier de visa
    • ↪️ Joindre tous les éléments du business plan, les justificatifs de financement.
  5. Création officielle de l’entreprise en France
    • ↪️ Après votre arrivée, enregistrez la structure (SARL, SAS, etc.) au Registre du Commerce ou à la Chambre des Métiers (selon l’activité).

Coûts prévisionnels :

  • Frais d’immatriculation : ~200 € à 300 € (130 000 – 200 000 FCFA)
  • Frais de comptable, éventuelles traductions, etc. : 500 €+

Section 5. Profil Demandeur d’asile

5.1 Procédure d’asile en France

  1. Arrivée en France
    • ↪️ Se rendre en Préfecture dans les 90 jours pour déposer la demande d’asile.
  2. Orientation vers l’OFII
    • ↪️ L’OFII évalue les besoins d’hébergement et d’allocations (ADA).
    • Site officiel OFII : https://www.ofii.fr/
  3. Dépôt de la demande auprès de l’Ofpra
  4. Décision de l’Ofpra
    • ↪️ Statut de réfugié, protection subsidiaire ou rejet.

Attention : Cette procédure est spécifique et exige un dossier solide justifiant un risque réel en cas de retour au pays (persécutions, menaces).


Coût de la vie une fois installé en France

Pour évaluer vos dépenses mensuelles après installation, voici un tableau comparatif :

Poste de dépenseParis (Grande ville)Lille (Moyenne ville)Province (Petite ville)Observations
Logement (Studio/T1)600 – 900 €/mois400 – 600 €/mois300 – 500 €/moisPeut être réduit en optant pour une colocation ou un logement social (HLM).
Transport (abonnement)~75 €/mois~60 €/mois~30 – 40 €/moisCarte de transport, réductions étudiant (selon la région).
Nourriture150 – 250 €/mois120 – 200 €/mois100 – 150 €/moisFaire ses courses en hypermarchés discount / marchés locaux.
Internet & Téléphone30 – 40 €/mois30 – 40 €/mois30 – 40 €/moisOffres box + mobile fréquentes (SFR, Free, Orange, Bouygues).
Assurance Habitation10 – 20 €/mois10 – 20 €/mois10 – 20 €/moisObligatoire pour la location en France.
Loisirs / Divers50 – 100 €/mois50 – 100 €/mois50 – 100 €/moisGym, sorties, restaurants.
Total mensuel~915 – 1 385 €~670 – 1 000 €~520 – 850 €Pour une personne seule, sans enfants.

Les erreurs à éviter

Sous-estimer le coût de la vie

  • Préparez un budget de secours pour les imprévus (environ 3 mois de loyer et charges).

Négliger les démarches administratives post-arrivée

Oublier de faire reconnaître ses diplômes / compétences

Ne pas anticiper les délais

  • Les périodes de rentrée (juillet – septembre) sont très chargées au niveau des consulats.

Ressources officielles et utiles


Conclusion

L’expatriation vers la France pour un Camerounais demande :

  • Une préparation minutieuse (dossiers, traductions, budget).
  • Une gestion rigoureuse des délais (pour visas, autorisations, admissions).
  • Un budget initial couvrant les frais de voyage, de logement, et les premières dépenses.

Que vous soyez étudiant, travailleur, membre de famille, entrepreneur ou en recherche de protection, chaque profil a ses particularités (documents, délais, visas). En suivant les étapes présentées et en vous appuyant sur les ressources officielles, vous augmentez considérablement vos chances de réussir votre installation et votre intégration.

Bon courage dans vos démarches et n’hésitez pas à partager vos interrogations ou retours d’expérience avec la communauté camerounaise déjà installée en France !

Entrepreneuriat tech & IT : Statistiques sur les startups

Dans le cadre de mes travaux en tant que consultant pour le projet T.I.E., financé par l’Union Européenne, j’ai mené en 2022, une étude approfondie sur l’efficacité de l’écosystème de l’entrepreneuriat technologique et numérique (ECOTECH) au Cameroun. Cette étude avait pour objectif de cerner les facteurs déterminants pour la réussite des startups dans ce secteur, d’évaluer les obstacles et de proposer des recommandations concrètes pour améliorer la performance de cet écosystème.


Un Écosystème Jeune, mais Fragile

Les résultats révèlent un écosystème en phase de démarrage, marqué par un fort potentiel mais de nombreuses insuffisances structurelles. Voici quelques chiffres clés issus de l’étude :

  • 69,74% des startups interrogées se considèrent inefficaces, souvent freinées par des difficultés administratives, un manque de professionnalisme et des activités annexes non productives.
  • 51,3% des startups évoluent dans l’informel, ce qui complique leur accès à des opportunités comme les exonérations fiscales ou les financements structurés.
  • Malgré des efforts de l’État (comme la loi de finances 2021, qui exonère certaines startups de taxes pendant 5 ans), 87,2% des startups déclarent ne pas bénéficier directement des mesures gouvernementales.

L’étude met également en avant un écosystème très concentré dans le secteur tertiaire, où 80,3% des startups se consacrent à la conception de logiciels et au développement d’applications. Ces entreprises emploient en moyenne 3 personnes à temps plein et 4 à temps partiel, mais peinent à atteindre la rentabilité : 65,81% d’entre elles ne couvrent pas leurs charges grâce à leurs revenus.


L’Importance des Structures d’Accompagnement

Les incubateurs jouent un rôle central dans l’ECOTECH, mais leur impact est limité par des ressources financières restreintes et un accès réduit aux startups. Parmi les résultats :

  • 33,33% des startups ont bénéficié des services d’un incubateur, avec une durée moyenne d’incubation de 6,5 mois.
  • Ces services sont jugés efficaces à 63,5%, notamment pour le lobbying (32,4%) et l’accès à des espaces de travail (25,7%).
  • Toutefois, 70,7% des services offerts par les incubateurs ne sont pas rémunérés, ce qui fragilise leur modèle économique.

Les startups affiliées à un incubateur présentent des caractéristiques spécifiques : elles sont généralement formelles, dirigées par un entrepreneur diplômé et bénéficient davantage des exonérations fiscales. Cela souligne l’importance de renforcer le soutien aux structures d’accompagnement pour améliorer la durabilité des startups.


Des Recommandations Structurées pour un Impact Durable

Pour remédier aux défis identifiés, l’étude propose 6 axes stratégiques :

  1. Renforcer les infrastructures
    • Augmenter le taux de couverture en 3G et 4G (actuellement de 2,7 kbit/s par utilisateur, contre 11,2 kbit/s en moyenne en Afrique subsaharienne).
    • Développer des espaces de travail partagés pour réduire les coûts élevés liés à la location, signalés par 43,6% des startups comme un frein majeur.
  2. Améliorer le cadre réglementaire
    • Créer un statut semi-formel pour les startups (conditionné par l’inscription dans un incubateur), leur offrant un accompagnement personnalisé vers la formalisation. Cela répondrait aux attentes de 51,3% des startups encore informelles.
  3. Adapter les financements
    • Développer des fonds d’amorçage via des plateformes de financement participatif et des institutions comme la BCPME, car 99% des startups n’ont pas accès au crédit bancaire.
  4. Renforcer les compétences technologiques
    • Intégrer des formations sur les technologies de pointe (intelligence artificielle, cloud computing, etc.), des domaines encore peu exploités par les startups camerounaises.
  5. Soutenir les incubateurs
    • Subventionner ces structures pour pérenniser leurs services, tout en mettant en place des micromarchés de digitalisation financés par l’État ou des ONG, où les startups et incubateurs collaboreraient sur des projets concrets.
  6. Améliorer la communication
    • Mieux informer les startups sur les mesures existantes, car 46,2% d’entre elles ne connaissent pas les exonérations fiscales mises en place.

Cette étude met en lumière le potentiel énorme de l’ECOTECH au Cameroun, tout en soulignant les ajustements nécessaires pour qu’il devienne un véritable levier de développement économique. Avec des infrastructures adaptées, un cadre réglementaire souple et des financements accessibles, les startups camerounaises peuvent jouer un rôle clé dans l’innovation et la croissance.


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Tech & IT Entrepreneurship: Startup Statistics

As part of my work as a consultant for the T.I.E. project, funded by the European Union, I conducted an in-depth study in 2022 on the effectiveness of the technological and digital entrepreneurship ecosystem (ECOTECH) in Cameroon. The study aimed to identify the key success factors for startups in this sector, assess the obstacles, and propose concrete recommendations to enhance the ecosystem’s performance.

 

A Young but Fragile Ecosystem

The findings reveal an ecosystem in its early stages, marked by significant potential but also numerous structural weaknesses. Key statistics from the study include:

  • 69.74% of startups rate themselves as ineffective, often hindered by administrative challenges, lack of professionalism, and non-productive side activities.
  • 51.3% of startups operate informally, making it difficult for them to access opportunities such as tax exemptions or structured funding.
  • Despite efforts by the government, such as the 2021 Finance Law, which exempts some startups from taxes for five years, 87.2% of startups report not benefiting directly from these measures.
  • The ecosystem is heavily concentrated in the tertiary sector, with 80.3% of startups focusing on software design and application development. These companies employ an average of 3 full-time and 4 part-time employees but struggle with profitability: 65.81% fail to cover their expenses through revenue.

The Role of Support Structures

Incubators play a central role in ECOTECH, but their impact is limited by financial constraints and reduced accessibility for startups. The study highlights:

  • 33.33% of startups have used incubator services, with an average incubation period of 6.5 months.
  • These services are deemed 63.5% effective, particularly for lobbying (32.4%) and providing workspaces (25.7%).
  • However, 70.7% of incubator services are not monetized, weakening their economic sustainability.

Startups affiliated with incubators tend to be more formal, led by educated entrepreneurs, and benefit more from tax exemptions. This underlines the importance of strengthening incubator support to enhance startup sustainability.


Structured Recommendations for Lasting Impact

To address the challenges identified, the study outlines 6 strategic areas for improvement:

  1. Strengthening Infrastructure

    • Increase 3G and 4G coverage (currently 2.7 kbit/s per user, compared to 11.2 kbit/s on average in sub-Saharan Africa).
    • Develop shared workspaces to lower rental costs, identified by 43.6% of startups as a major obstacle.
  2. Improving the Regulatory Framework

    • Create a semi-formal status for startups (linked to incubator registration) to provide tailored support toward formalization. This would address the needs of the 51.3% of startups operating informally.
  3. Adapting Financing Options

    • Develop seed funds through crowdfunding platforms and institutions like BCPME, as 99% of startups lack access to bank loans.
  4. Enhancing Technological Skills

    • Offer training in emerging technologies (AI, cloud computing, etc.), which remain underutilized by Cameroonian startups.
  5. Supporting Incubators

    • Subsidize these structures and introduce digitalization micromarkets, funded by the government or NGOs, to ensure incubators and startups collaborate on practical projects.
  6. Improving Communication

    • Better inform startups about available measures, as 46.2% are unaware of the tax exemptions in place.

A Vision for the Future

This study highlights the immense potential of Cameroon’s ECOTECH while emphasizing the need for targeted improvements to make it a true driver of economic development. With adequate infrastructure, flexible regulations, and accessible financing, Cameroonian startups can play a key role in innovation and growth.


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Faut-il se préparer à une dévaluation du FCFA ?

Tribune rédigée en 2022, alors que circulaient des rumeurs de dévaluation du FCFA

Depuis quelques semaines, une rumeur de « dévaluation subtile » du FCFA s’est propagée, suscitant curiosité et inquiétude sur les réseaux sociaux. L’argument principal avancé par les tenants de cette thèse est le suivant : la hausse continue et généralisée des prix sur les marchés, ainsi que la perte du pouvoir d’achat au Cameroun (et dans les autres pays utilisant le FCFA), seraient les conséquences d’un mécanisme visant à dévaluer insidieusement le FCFA.

À première vue, ce raisonnement paraît cohérent : en quelques mois, le prix de nombreux produits de première nécessité a considérablement augmenté. L’exemple le plus parlant est celui de l’huile raffinée, dont le litre, selon les rumeurs, est passé d’environ 1000 FCFA à 1800 FCFA. Par conséquent, avec le même budget de 10 000 FCFA, un ménage ne peut plus acheter que 5 bouteilles d’huile aujourd’hui contre 10 auparavant. Les Camerounais travaillent toujours autant – voire davantage – mais leur pouvoir d’achat diminue, ce qui s’apparente à une dévaluation de facto de la monnaie.

Pourtant, il est important de rappeler que, techniquement, la dévaluation consiste en une baisse officielle de la valeur d’une monnaie par rapport aux autres devises, décidée par l’institution en charge de sa gestion. Dans le cas du FCFA, aucune décision officielle n’a été prise par les États membres de la BEAC. On ne peut donc pas parler de dévaluation à proprement parler. On pourrait éventuellement évoquer une dépréciation, mais celle-ci concerne habituellement les monnaies en régime de change flottant, ce qui n’est pas le cas du FCFA.

La hausse généralisée des prix et la perte de pouvoir d’achat s’expliquent davantage par l’inflation galopante, qui touche également l’euro, et ce depuis la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Un bref rappel historique sur la dévaluation du FCFA

Le FCFA a été créé en 1948 pour les colonies françaises d’Afrique et était arrimé à l’ancien franc français (FF) avec une parité fixe. Jusqu’en janvier 1994, le taux de change s’établissait à 50 FCFA pour 1 FF (environ 280 FCFA pour 1 dollar US). Après la dévaluation de 1994 et le passage de la France à l’euro, cette parité est désormais de 655,957 FCFA pour 1 EUR. Cette première dévaluation officielle était une réponse à la crise économique et financière des pays membres, dont le Cameroun, frappé de plein fouet par la chute de ses exportations agricoles et pétrolières.

Aujourd’hui, l’économie camerounaise n’est pas au meilleur de sa forme, mais elle n’est pas en situation catastrophique justifiant une dévaluation. Malgré les baisses du cours du pétrole en 2015, les crises sécuritaires, sociales et politiques de 2016 et 2018, ainsi que le Covid-19 et la guerre en Ukraine, le Cameroun a maintenu un taux de croissance positif (0,7%). Le pays est parvenu à diversifier davantage son économie, et l’inflation reste, pour l’instant, sous le seuil communautaire imposé par la BEAC (c’est également le cas pour la majorité des autres pays de la zone). D’un strict point de vue économique, il est donc difficile de parler d’une dévaluation, même « subtile ».

Les arguments géopolitiques

D’autres évoquent un argument « géopolitique » : les pays utilisant le FCFA subiraient des pressions pour rembourser leur dette extérieure en devises à ceux qui orchestreraient cette dévaluation. Or, le FCFA étant arrimé à l’euro, rembourser une dette en euros revient à rembourser la dette en FCFA en valeur relative. Une dévaluation « subtile » n’aurait donc pas d’impact spécifique sur le service de la dette libellée en euros.

En revanche, la dépréciation de l’euro (et donc du FCFA) face au dollar alourdit le coût des dettes libellées en dollar. En 2022, le dollar a atteint un niveau historiquement élevé face au FCFA, rendant plus onéreux le remboursement des dettes contractées dans cette monnaie. L’euro subit lui aussi cette dépréciation, ce qui affecte la capacité des Européens à honorer certains de leurs engagements financiers. Des monnaies comme le yuan chinois ou le rouble russe se sont, quant à elles, appréciées face à l’euro, ce qui rend les échanges (et le remboursement des dettes) plus coûteux pour les pays africains.

Selon un rapport du ministère des Finances camerounais, en 2019, 76,3% de la dette publique du pays était libellée en devises, dont 29,4% en euros. À l’intérieur de ce portefeuille se trouvent également des dettes en dollars américains et en yuan chinois, certaines estimations accordant à la Chine plus de 50% de la dette bilatérale du Cameroun.

Qu’en est-il de la parité fixe ?

La véritable question soulevée par ces rumeurs pourrait donc être la suivante : la parité fixe du FCFA par rapport à l’euro reflète-t-elle toujours la réalité et le potentiel économique des pays de la zone franc ? Face à la résilience dont ces pays ont fait preuve lors des récentes crises, il est légitime de s’interroger sur l’opportunité de conserver cette arrimée ou d’envisager d’autres modalités de gestion de la monnaie.


Version originale de l’article disponible ici : https://ecomatin.net/faut-il-se-preparer-a-une-devaluation-du-fcfa2