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Entrepreneuriat tech & IT : Statistiques sur les startups

Dans le cadre de mes travaux en tant que consultant pour le projet T.I.E., financé par l’Union Européenne, j’ai mené en 2022, une étude approfondie sur l’efficacité de l’écosystème de l’entrepreneuriat technologique et numérique (ECOTECH) au Cameroun. Cette étude avait pour objectif de cerner les facteurs déterminants pour la réussite des startups dans ce secteur, d’évaluer les obstacles et de proposer des recommandations concrètes pour améliorer la performance de cet écosystème.


Un Écosystème Jeune, mais Fragile

Les résultats révèlent un écosystème en phase de démarrage, marqué par un fort potentiel mais de nombreuses insuffisances structurelles. Voici quelques chiffres clés issus de l’étude :

  • 69,74% des startups interrogées se considèrent inefficaces, souvent freinées par des difficultés administratives, un manque de professionnalisme et des activités annexes non productives.
  • 51,3% des startups évoluent dans l’informel, ce qui complique leur accès à des opportunités comme les exonérations fiscales ou les financements structurés.
  • Malgré des efforts de l’État (comme la loi de finances 2021, qui exonère certaines startups de taxes pendant 5 ans), 87,2% des startups déclarent ne pas bénéficier directement des mesures gouvernementales.

L’étude met également en avant un écosystème très concentré dans le secteur tertiaire, où 80,3% des startups se consacrent à la conception de logiciels et au développement d’applications. Ces entreprises emploient en moyenne 3 personnes à temps plein et 4 à temps partiel, mais peinent à atteindre la rentabilité : 65,81% d’entre elles ne couvrent pas leurs charges grâce à leurs revenus.


L’Importance des Structures d’Accompagnement

Les incubateurs jouent un rôle central dans l’ECOTECH, mais leur impact est limité par des ressources financières restreintes et un accès réduit aux startups. Parmi les résultats :

  • 33,33% des startups ont bénéficié des services d’un incubateur, avec une durée moyenne d’incubation de 6,5 mois.
  • Ces services sont jugés efficaces à 63,5%, notamment pour le lobbying (32,4%) et l’accès à des espaces de travail (25,7%).
  • Toutefois, 70,7% des services offerts par les incubateurs ne sont pas rémunérés, ce qui fragilise leur modèle économique.

Les startups affiliées à un incubateur présentent des caractéristiques spécifiques : elles sont généralement formelles, dirigées par un entrepreneur diplômé et bénéficient davantage des exonérations fiscales. Cela souligne l’importance de renforcer le soutien aux structures d’accompagnement pour améliorer la durabilité des startups.


Des Recommandations Structurées pour un Impact Durable

Pour remédier aux défis identifiés, l’étude propose 6 axes stratégiques :

  1. Renforcer les infrastructures
    • Augmenter le taux de couverture en 3G et 4G (actuellement de 2,7 kbit/s par utilisateur, contre 11,2 kbit/s en moyenne en Afrique subsaharienne).
    • Développer des espaces de travail partagés pour réduire les coûts élevés liés à la location, signalés par 43,6% des startups comme un frein majeur.
  2. Améliorer le cadre réglementaire
    • Créer un statut semi-formel pour les startups (conditionné par l’inscription dans un incubateur), leur offrant un accompagnement personnalisé vers la formalisation. Cela répondrait aux attentes de 51,3% des startups encore informelles.
  3. Adapter les financements
    • Développer des fonds d’amorçage via des plateformes de financement participatif et des institutions comme la BCPME, car 99% des startups n’ont pas accès au crédit bancaire.
  4. Renforcer les compétences technologiques
    • Intégrer des formations sur les technologies de pointe (intelligence artificielle, cloud computing, etc.), des domaines encore peu exploités par les startups camerounaises.
  5. Soutenir les incubateurs
    • Subventionner ces structures pour pérenniser leurs services, tout en mettant en place des micromarchés de digitalisation financés par l’État ou des ONG, où les startups et incubateurs collaboreraient sur des projets concrets.
  6. Améliorer la communication
    • Mieux informer les startups sur les mesures existantes, car 46,2% d’entre elles ne connaissent pas les exonérations fiscales mises en place.

Cette étude met en lumière le potentiel énorme de l’ECOTECH au Cameroun, tout en soulignant les ajustements nécessaires pour qu’il devienne un véritable levier de développement économique. Avec des infrastructures adaptées, un cadre réglementaire souple et des financements accessibles, les startups camerounaises peuvent jouer un rôle clé dans l’innovation et la croissance.


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La Dame en blanc du parc d’Orgemont

La Dame en blanc du parc d’Orgemont,

Sous le soleil doux des mardis matin,

Fidèle au rendez-vous des derniers souffles d’été,

Frêle silhouette, elle s’assied sur la pierre, sereine.

Elle veille du regard sa petite qui joue au loin,

Le temps retient la saison, le parc couve sa retraite,

Où le murmure du vent et le rire de l’enfant,

Se mêlent au chant des dernières feuilles qui tombent.

La Dame en blanc, pleure le printemps : elle, gardienne de la vie,

Sous le ciel pâle du parc d’Orgemont,

La Dame en blanc,

A rendez-vous avec l’hiver.

(C) Dany Dombou, 2024

Les Cryptomonnaies : L’Or Numérique ou la Poudre aux Yeux ?

Imaginez un monde où votre argent ne dort jamais. Pas de banques, pas de frontières, pas d’horaires d’ouverture. Bienvenue dans l’univers des cryptomonnaies, cette révolution numérique qui fascine, effraie et intrigue à la fois. Mais derrière les promesses de richesse rapide et de disruption mondiale, que valent vraiment ces actifs numériques ?


Qu’est-ce qu’une cryptomonnaie, au juste ?

Techniquement, une cryptomonnaie est une forme de monnaie numérique sécurisée par la cryptographie. Elle repose sur la blockchain, un grand livre numérique partagé entre des millions d’ordinateurs à travers le monde. Imaginez une feuille Excel géante où chaque transaction est inscrite et validée par un réseau décentralisé. Pas de banque, pas de gouvernement : juste des algorithmes et des « mineurs » qui valident les données.

Prenons Bitcoin, le dinosaure des cryptos. Créé en 2009 par le mystérieux Satoshi Nakamoto, il a ouvert la voie à des milliers d’autres cryptomonnaies. Certaines visent à remplacer l’argent traditionnel (comme Litecoin), d’autres à révolutionner des secteurs entiers avec des contrats intelligents (Ethereum) ou des transactions ultra-rapides (Solana).

Mais est-ce une technologie révolutionnaire ou une bulle prête à éclater ? Spoiler : c’est un peu des deux.


Les promesses des cryptos : Génie ou illusion ?

1. La décentralisation : liberté ou chaos ?

Les cryptomonnaies prônent un monde sans intermédiaires. Fini les banques, les frais exorbitants ou la surveillance étatique. Vous devenez votre propre banquier. Cool, non ? Oui… jusqu’à ce que vous oubliez votre mot de passe et que vos 5 Bitcoins, aujourd’hui équivalents à une Tesla, disparaissent dans les limbes numériques.

2. Des opportunités financières uniques

On ne peut pas nier que les cryptos ont transformé de simples amateurs en millionnaires. Un Bitcoin valait 0,003 USD en 2010. Aujourd’hui, il vaut plusieurs dizaines de milliers de dollars. Mais attention : pour chaque histoire de succès, il y a des milliers de récits de portefeuilles vidés, de fraudes et de FOMO (fear of missing out) mal placée.

3. Un impact sur les industries

Au-delà de la spéculation, les cryptos offrent des applications réelles :

  • Les smart contracts d’Ethereum permettent de créer des contrats automatiques sans tiers.
  • Les cryptos comme Ripple (XRP) révolutionnent les paiements internationaux en quelques secondes au lieu de plusieurs jours.
  • Et ne parlons même pas des NFTs : ces jetons numériques qui transforment des images de chatons en œuvres vendues pour des millions.

Les défis : tout ce qui brille n’est pas or

Mais ne nous emballons pas. Les cryptos ne sont pas sans défauts.

  1. La volatilité extrême :
    Investir dans les cryptos, c’est un peu comme monter sur un grand huit sans ceinture de sécurité. Un jour, vous êtes riche ; le lendemain, vous pleurez en mangeant des pâtes. Même des géants comme Bitcoin peuvent perdre 50 % de leur valeur en une semaine.

  2. L’impact écologique :
    Les cryptos consomment énormément d’énergie, en particulier celles qui utilisent le proof-of-work (comme Bitcoin). Les mineurs empilent des ordinateurs qui tournent 24/7 pour valider des transactions. La planète en souffre, et ce n’est pas très « green ».

  3. La régulation :
    Les gouvernements commencent à se méfier. Entre interdictions (Chine), taxes, et menaces sur les stablecoins (comme le fameux USDT), la législation pourrait freiner leur adoption.


Pourquoi ça nous fascine tant ?

C’est simple : les cryptos incarnent à la fois la révolution et le rêve.
C’est un pari sur l’avenir, une chance de « casser le système ». Mais elles incarnent aussi nos faiblesses humaines : l’appât du gain, le goût du risque, et cette éternelle question : « Et si c’était moi, le prochain millionnaire ? »

Investir dans les cryptos, c’est un peu comme jouer au poker avec la technologie comme croupier. Et dans cette partie, il faut être informé, prudent, mais aussi un peu fou.


Faut-il investir ?

Si vous voulez vous lancer, voici quelques approches possibles :

  1. N’investissez que ce que vous êtes prêt à perdre :
    Les cryptos peuvent doubler votre mise… ou la réduire à zéro. Faites vos recherches, diversifiez vos investissements, et ne cédez pas aux sirènes des promesses trop belles pour être vraies.

  2. Soyez patient et stratégique :
    Les cryptos ne sont pas un moyen de devenir riche du jour au lendemain. Il faut savoir identifier les projets solides et attendre leur maturité.

  3. Vous pouvez aussi être prudent et miner gratuitement :
    Certaines cryptos, comme Pi Network, permettent de miner depuis un smartphone sans investir un seul centime. Développée par une équipe d’anciens étudiants de Stanford, cette crypto cherche à démocratiser l’accès aux monnaies numériques. Bien que sa valeur ne soit pas encore définie, c’est une option pour accumuler un actif numérique avec un risque minimal.


Alors, que vous soyez investisseur prudent ou explorateur curieux, l’important est de rester lucide. L’univers des cryptos, c’est un peu comme une jungle : fascinante, dangereuse et pleine de trésors… si vous savez où chercher.
Et vous, prêt à miner votre futur ?


Comment rejoindre la révolution Pi ?

C’est simple et rapide :

  1. Téléchargez l’application Pi Network sur votre smartphone.
  2. Créez un compte et commencez à miner gratuitement en quelques clics.
  3. Utilisez mon code d’invitation Danx007 en suivant ce lien : https://minepi.com/Danx007.

Tech & IT Entrepreneurship: Startup Statistics

As part of my work as a consultant for the T.I.E. project, funded by the European Union, I conducted an in-depth study in 2022 on the effectiveness of the technological and digital entrepreneurship ecosystem (ECOTECH) in Cameroon. The study aimed to identify the key success factors for startups in this sector, assess the obstacles, and propose concrete recommendations to enhance the ecosystem’s performance.

 

A Young but Fragile Ecosystem

The findings reveal an ecosystem in its early stages, marked by significant potential but also numerous structural weaknesses. Key statistics from the study include:

  • 69.74% of startups rate themselves as ineffective, often hindered by administrative challenges, lack of professionalism, and non-productive side activities.
  • 51.3% of startups operate informally, making it difficult for them to access opportunities such as tax exemptions or structured funding.
  • Despite efforts by the government, such as the 2021 Finance Law, which exempts some startups from taxes for five years, 87.2% of startups report not benefiting directly from these measures.
  • The ecosystem is heavily concentrated in the tertiary sector, with 80.3% of startups focusing on software design and application development. These companies employ an average of 3 full-time and 4 part-time employees but struggle with profitability: 65.81% fail to cover their expenses through revenue.

The Role of Support Structures

Incubators play a central role in ECOTECH, but their impact is limited by financial constraints and reduced accessibility for startups. The study highlights:

  • 33.33% of startups have used incubator services, with an average incubation period of 6.5 months.
  • These services are deemed 63.5% effective, particularly for lobbying (32.4%) and providing workspaces (25.7%).
  • However, 70.7% of incubator services are not monetized, weakening their economic sustainability.

Startups affiliated with incubators tend to be more formal, led by educated entrepreneurs, and benefit more from tax exemptions. This underlines the importance of strengthening incubator support to enhance startup sustainability.


Structured Recommendations for Lasting Impact

To address the challenges identified, the study outlines 6 strategic areas for improvement:

  1. Strengthening Infrastructure

    • Increase 3G and 4G coverage (currently 2.7 kbit/s per user, compared to 11.2 kbit/s on average in sub-Saharan Africa).
    • Develop shared workspaces to lower rental costs, identified by 43.6% of startups as a major obstacle.
  2. Improving the Regulatory Framework

    • Create a semi-formal status for startups (linked to incubator registration) to provide tailored support toward formalization. This would address the needs of the 51.3% of startups operating informally.
  3. Adapting Financing Options

    • Develop seed funds through crowdfunding platforms and institutions like BCPME, as 99% of startups lack access to bank loans.
  4. Enhancing Technological Skills

    • Offer training in emerging technologies (AI, cloud computing, etc.), which remain underutilized by Cameroonian startups.
  5. Supporting Incubators

    • Subsidize these structures and introduce digitalization micromarkets, funded by the government or NGOs, to ensure incubators and startups collaborate on practical projects.
  6. Improving Communication

    • Better inform startups about available measures, as 46.2% are unaware of the tax exemptions in place.

A Vision for the Future

This study highlights the immense potential of Cameroon’s ECOTECH while emphasizing the need for targeted improvements to make it a true driver of economic development. With adequate infrastructure, flexible regulations, and accessible financing, Cameroonian startups can play a key role in innovation and growth.


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Des DVD aux plateformes digitales : Comment l’économie créative façonne notre monde

Je me souviens encore des années 2000, lorsque les films de kung-fu avec Jet Li étaient incontournables lors des soirées en famille. Réunis autour d’un lecteur DVD, nous étions connectés, non seulement par les histoires, mais aussi par ces exportations culturelles qui faisaient entrer le monde dans nos foyers.

Avance rapide jusqu’à aujourd’hui : l’économie créative est devenue une force transformatrice, stimulant l’innovation, donnant du pouvoir aux individus et redessinant les économies mondiales.

Plongeons dans ce que signifie l’économie créative aujourd’hui et son impact sur le monde.


🎥 Quelques moments clés dans l’histoire récente de l’économie créative

  • L’émergence de Nollywood (1990s–2000s)
    L’industrie cinématographique nigériane s’est imposée comme une sensation mondiale, offrant des récits abordables et accessibles aux nations en développement. Nollywood est aujourd’hui un véritable vecteur culturel, influençant des millions de personnes à travers le globe.

  • Le boom numérique lié à la COVID-19 (2020–2021)
    Lorsque les cinémas et les événements en direct ont fermé leurs portes, les services créatifs se sont déplacés en ligne. Du streaming aux e-sports, la créativité numérique a explosé, augmentant les exportations de services créatifs de 14,2 % en 2020.

  • La guerre en Ukraine et la géopolitique mondiale (2022)
    Malgré les perturbations des échanges culturels, la créativité a trouvé son chemin. Des artistes ont utilisé leurs plateformes pour mettre en lumière des enjeux sociaux, illustrant ainsi la résilience des industries créatives.


📊 Que disent les chiffres ?

En 2022, l’industrie des services créatifs a atteint des sommets historiques :

  • Exportations mondiales de services créatifs : 1,4 trillion de dollars.

L’Afrique, leader mondial en croissance :
Avec le plus fort taux de croissance des exportations de services créatifs parmi toutes les régions, l’Afrique s’affirme comme une étoile montante. Bien que sa part globale reste modeste, sa trajectoire ascendante révèle un potentiel immense.

Pendant ce temps, l’Europe et l’Asie continuent de dominer en valeur absolue. Mais les projecteurs se déplacent, et l’Afrique, portée par ses industries de la musique, du cinéma et de la mode, attire de plus en plus l’attention.


🎶 Pourquoi cela compte pour l’Afrique et le monde ? 🎶

La jeunesse dynamique et la richesse culturelle de l’Afrique alimentent une nouvelle vague de créativité.

En 2022, l’Afrique a enregistré une croissance de 11,7 % des exportations de services créatifs, devenant ainsi leader mondial en matière d’innovation et de résilience.

L’économie créative, ce n’est pas seulement de l’art. C’est du storytelling, de l’autonomisation, et la construction d’un avenir durable. Investir dans ce secteur, c’est embrasser notre humanité commune tout en débloquant un potentiel économique incroyable.


💬 Et maintenant ?

J’ai créé cette visualisation dynamique (vidéo 🎥) pour illustrer l’évolution des exportations de services créatifs dans le monde.

Qu’en pensez-vous ? Appréciez-vous ce format d’analyse ?

Dites-moi dans les commentaires si vous souhaitez que je continue à partager ce type d’insights et de visualisations.

Célébrons ensemble le pouvoir de la créativité ! 🌍

L’Afrique s’invite dans la course mondiale à l’intelligence artificielle

Dans la compétition mondiale pour dominer l’intelligence artificielle (IA), les projecteurs sont rivés sur les États-Unis et la Chine, qui se livrent un duel de titans à coups de milliards. Pourtant, à l’ombre de ces géants, un outsider inattendu se fait une place dans l’arène : l’Afrique. Oui, ce continent souvent relégué aux stéréotypes de l’aide humanitaire et du sous-développement technologique fait aujourd’hui vibrer les radars de l’innovation avec ses propres solutions d’IA. Et croyez-moi, les Américains et les Chinois feraient bien de prêter attention.


Les Big Boys : États-Unis et Chine jouent aux surenchères

D’un côté, les États-Unis, avec leur machine à cash bien huilée. OpenAI, Google, Microsoft – vous connaissez leurs noms. Ces entreprises attirent les cerveaux les plus brillants comme des papillons vers une lumière ultraviolette. Le gouvernement américain injecte 500 milliards de dollars pour asseoir sa domination, avec un projet spectaculaire : un centre de données gigantesque au Texas. C’est tout simplement Hollywood version tech.

De l’autre côté, la Chine. Ce pays n’a jamais fait dans la demi-mesure, et son ambition est limpide : dépasser les États-Unis. Leur arme secrète ? DeepSeek, une start-up qui rivalise déjà avec les géants américains. Soutenue par le gouvernement, la Chine s’est fixé une deadline ambitieuse : être numéro un mondial de l’IA d’ici 2030. Et ils ne bluffent pas.


L’Europe : Trop de discussions, pas assez d’actions

Pendant ce temps, l’Europe fait ce qu’elle sait faire de mieux : discuter. Certes, son AI Act, adopté en 2024, est un modèle d’éthique. Bravo, l’Europe est le prof qui rappelle qu’il faut respecter les règles du jeu. Mais pendant qu’elle s’applaudit pour son cadre législatif, les Américains et les Chinois continuent de jouer, eux. Le résultat ? L’Europe se retrouve à regarder la compétition depuis les gradins.


Et l’Afrique dans tout ça ? L’innovation frugale au service du continent

Là où l’histoire devient intéressante, c’est quand l’Afrique entre dans le match. Pas avec des milliards, mais avec des idées. Car le continent ne cherche pas à rivaliser avec les budgets astronomiques des superpuissances, mais plutôt à résoudre des problèmes concrets.

Agriculture et environnement : Les vraies priorités

Prenez Zenvus, une start-up nigériane qui aide les agriculteurs à analyser leur sol pour maximiser les rendements. Ou encore M-Situ, au Kenya, qui utilise l’IA pour lutter contre la déforestation en détectant les bruits de tronçonneuses et les incendies. Pendant que certains fantasment sur des voitures autonomes, l’Afrique s’attaque à la faim et à la préservation de ses ressources naturelles. Priorités, non ?

Santé et éducation : Là où ça compte

Le Rwanda n’est pas seulement un exemple de développement, il devient aussi un pionnier en IA. Avec Ircad Africa, le pays forme des médecins à des techniques de chirurgie de pointe grâce à l’intelligence artificielle. Et au Ghana, SuaCode rend l’apprentissage de la programmation accessible à tous avec… un simple smartphone. Pendant que la Silicon Valley vend ses gadgets à 1 000 dollars, l’Afrique joue la carte de la démocratisation.


Les langues africaines : La culture entre dans la danse

Et que dire des langues africaines ? En 2024, Google Traduction a intégré 31 nouvelles langues africaines, dont le wolof et le baoulé. Une avancée qui montre que l’IA peut aussi être un outil de préservation culturelle. Car oui, l’Afrique ne veut pas seulement rattraper son retard, elle veut le faire à sa manière, en mettant ses cultures et ses besoins au centre.


La morale de l’histoire : Une révolution silencieuse

Alors, que nous apprend cette montée en puissance de l’Afrique ? Que l’innovation ne se mesure pas uniquement en milliards de dollars ou en nombre de brevets déposés. Elle se mesure aussi à l’impact réel sur la vie des gens. Et dans ce domaine, l’Afrique a des leçons à donner.

La course à l’IA n’est pas une simple bataille technologique. C’est une lutte pour définir à quoi ressemblera notre futur. Pendant que les géants s’affrontent à coups de supercalculateurs et de budgets pharaoniques, l’Afrique prouve qu’elle peut être un acteur clé en jouant selon ses propres règles. Les États-Unis et la Chine feraient bien d’arrêter de regarder par-dessus l’épaule du continent et de prêter attention à ce qui s’y passe. Parce que, croyez-moi, cette révolution africaine, silencieuse mais percutante, ne fait que commencer.

Faut-il se préparer à une dévaluation du FCFA ?

Tribune rédigée en 2022, alors que circulaient des rumeurs de dévaluation du FCFA

Depuis quelques semaines, une rumeur de « dévaluation subtile » du FCFA s’est propagée, suscitant curiosité et inquiétude sur les réseaux sociaux. L’argument principal avancé par les tenants de cette thèse est le suivant : la hausse continue et généralisée des prix sur les marchés, ainsi que la perte du pouvoir d’achat au Cameroun (et dans les autres pays utilisant le FCFA), seraient les conséquences d’un mécanisme visant à dévaluer insidieusement le FCFA.

À première vue, ce raisonnement paraît cohérent : en quelques mois, le prix de nombreux produits de première nécessité a considérablement augmenté. L’exemple le plus parlant est celui de l’huile raffinée, dont le litre, selon les rumeurs, est passé d’environ 1000 FCFA à 1800 FCFA. Par conséquent, avec le même budget de 10 000 FCFA, un ménage ne peut plus acheter que 5 bouteilles d’huile aujourd’hui contre 10 auparavant. Les Camerounais travaillent toujours autant – voire davantage – mais leur pouvoir d’achat diminue, ce qui s’apparente à une dévaluation de facto de la monnaie.

Pourtant, il est important de rappeler que, techniquement, la dévaluation consiste en une baisse officielle de la valeur d’une monnaie par rapport aux autres devises, décidée par l’institution en charge de sa gestion. Dans le cas du FCFA, aucune décision officielle n’a été prise par les États membres de la BEAC. On ne peut donc pas parler de dévaluation à proprement parler. On pourrait éventuellement évoquer une dépréciation, mais celle-ci concerne habituellement les monnaies en régime de change flottant, ce qui n’est pas le cas du FCFA.

La hausse généralisée des prix et la perte de pouvoir d’achat s’expliquent davantage par l’inflation galopante, qui touche également l’euro, et ce depuis la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Un bref rappel historique sur la dévaluation du FCFA

Le FCFA a été créé en 1948 pour les colonies françaises d’Afrique et était arrimé à l’ancien franc français (FF) avec une parité fixe. Jusqu’en janvier 1994, le taux de change s’établissait à 50 FCFA pour 1 FF (environ 280 FCFA pour 1 dollar US). Après la dévaluation de 1994 et le passage de la France à l’euro, cette parité est désormais de 655,957 FCFA pour 1 EUR. Cette première dévaluation officielle était une réponse à la crise économique et financière des pays membres, dont le Cameroun, frappé de plein fouet par la chute de ses exportations agricoles et pétrolières.

Aujourd’hui, l’économie camerounaise n’est pas au meilleur de sa forme, mais elle n’est pas en situation catastrophique justifiant une dévaluation. Malgré les baisses du cours du pétrole en 2015, les crises sécuritaires, sociales et politiques de 2016 et 2018, ainsi que le Covid-19 et la guerre en Ukraine, le Cameroun a maintenu un taux de croissance positif (0,7%). Le pays est parvenu à diversifier davantage son économie, et l’inflation reste, pour l’instant, sous le seuil communautaire imposé par la BEAC (c’est également le cas pour la majorité des autres pays de la zone). D’un strict point de vue économique, il est donc difficile de parler d’une dévaluation, même « subtile ».

Les arguments géopolitiques

D’autres évoquent un argument « géopolitique » : les pays utilisant le FCFA subiraient des pressions pour rembourser leur dette extérieure en devises à ceux qui orchestreraient cette dévaluation. Or, le FCFA étant arrimé à l’euro, rembourser une dette en euros revient à rembourser la dette en FCFA en valeur relative. Une dévaluation « subtile » n’aurait donc pas d’impact spécifique sur le service de la dette libellée en euros.

En revanche, la dépréciation de l’euro (et donc du FCFA) face au dollar alourdit le coût des dettes libellées en dollar. En 2022, le dollar a atteint un niveau historiquement élevé face au FCFA, rendant plus onéreux le remboursement des dettes contractées dans cette monnaie. L’euro subit lui aussi cette dépréciation, ce qui affecte la capacité des Européens à honorer certains de leurs engagements financiers. Des monnaies comme le yuan chinois ou le rouble russe se sont, quant à elles, appréciées face à l’euro, ce qui rend les échanges (et le remboursement des dettes) plus coûteux pour les pays africains.

Selon un rapport du ministère des Finances camerounais, en 2019, 76,3% de la dette publique du pays était libellée en devises, dont 29,4% en euros. À l’intérieur de ce portefeuille se trouvent également des dettes en dollars américains et en yuan chinois, certaines estimations accordant à la Chine plus de 50% de la dette bilatérale du Cameroun.

Qu’en est-il de la parité fixe ?

La véritable question soulevée par ces rumeurs pourrait donc être la suivante : la parité fixe du FCFA par rapport à l’euro reflète-t-elle toujours la réalité et le potentiel économique des pays de la zone franc ? Face à la résilience dont ces pays ont fait preuve lors des récentes crises, il est légitime de s’interroger sur l’opportunité de conserver cette arrimée ou d’envisager d’autres modalités de gestion de la monnaie.


Version originale de l’article disponible ici : https://ecomatin.net/faut-il-se-preparer-a-une-devaluation-du-fcfa2

CFA franc: Rumors of a ‘Subtle’ Devaluation—Myth or Reality?

Tribune written in 2022, at the time rumors were circulating about an FCFA devaluation

For the past few weeks, rumors of a “subtle” devaluation of the FCFA have been spreading, generating both curiosity and fear on social media. According to those who support this thesis, the continued rise in market prices and the loss of purchasing power in Cameroon (and in other FCFA-using countries) would be the result of a strategy aimed at insidiously devaluing the FCFA.

At first glance, this reasoning appears plausible: in just a few months, the price of many staple goods has risen significantly. The most frequently cited example is refined cooking oil, with the liter allegedly going from around 1000 FCFA to 1800 FCFA. Consequently, with a budget of 10,000 FCFA, a household can now only afford 5 bottles of oil instead of 10. Cameroonians continue to work just as much — if not more — yet their purchasing power is declining, which seems to suggest a de facto devaluation of the currency.

However, it is crucial to recall that, from a technical standpoint, devaluation is defined as a decision by the institution responsible for managing a currency to reduce its official exchange rate relative to other currencies. In the case of the FCFA, no such official decision has been made by the member states of the BEAC. We therefore cannot speak of a “devaluation” in the strict sense. It might be more appropriate to refer to a “depreciation,” but this typically applies to currencies under a floating exchange regime, which is not the case with the FCFA.

The generalized price increase and the loss of purchasing power can instead be attributed to rampant inflation, which has also affected the euro since the onset of the Covid-19 crisis and the war in Ukraine.

A brief historical overview of FCFA devaluation

The FCFA was created in 1948 as a common currency for French African colonies, with a fixed parity to the former French franc (FF). Until January 1994, the official rate stood at 50 FCFA to 1 FF (approximately 280 FCFA to 1 US dollar). Following the 1994 devaluation and France’s adoption of the euro, the parity was set at 655.957 FCFA to 1 EUR. This first official devaluation was implemented as a response to the economic and financial crisis affecting member countries, including Cameroon, which had been hit hard by the downturn in its agricultural and oil exports.

Today, the Cameroonian economy is not at its peak, but it is not in a crisis severe enough to justify a devaluation. Despite declining oil prices in 2015, security, social, and political crises in 2016 and 2018, as well as the Covid-19 pandemic and the effects of the war in Ukraine, Cameroon still maintained a positive growth rate of 0.7%. The country has successfully diversified its economy, and inflation remains below the community threshold set by the BEAC (the same holds true for most other countries in the zone). From a strictly economic viewpoint, it is therefore difficult to speak of a “subtle” devaluation.

The geopolitical argument

Others put forward a “geopolitical” argument: that there are hidden interests prompting FCFA-using states to pay off their external debts to those supposedly orchestrating the devaluation. However, as the FCFA is pegged to the euro, repaying debt in euros is, in relative terms, equivalent to repaying it in FCFA. A so-called “subtle” devaluation would have no specific effect on servicing euro-denominated debt.

On the other hand, the depreciation of the euro (and thus the FCFA) against the dollar makes dollar-denominated debts more expensive to repay. In 2022, the dollar reached a historically high level against the FCFA, making it costlier for Cameroonians to settle debts in USD. The euro has also experienced depreciation, reducing the ability of Europeans to meet some of their financial obligations. Meanwhile, currencies such as the Chinese yuan or the Russian ruble have gained value against the euro, thus raising the cost of transactions (and debt repayment) for many African countries.

According to a report from Cameroon’s Ministry of Finance, in 2019, 76.3% of the country’s public debt was denominated in foreign currencies, including 29.4% in euros. This portfolio includes debt in US dollars and Chinese yuan, and some estimates suggest that China holds more than 50% of Cameroon’s bilateral debt.

What about the fixed parity?

Thus, the real question behind these rumors might be: does the FCFA’s fixed parity with the euro still reflect the actual situation and economic potential of the franc zone countries? Given the resilience shown by these countries during recent crises, it may be worth re-examining the usefulness of maintaining this peg or considering alternative currency management arrangements.


Dany R. Dombou, Cameroonian economist

Original version of the article available here: https://ecomatin.net/faut-il-se-preparer-a-une-devaluation-du-fcfa2

African Creative Industries: The Untapped Goldmine

There’s something ironic about the state of Africa’s cultural and creative industries (CCIs). While African artists dominate global stages—Burna Boy headlining festivals, Nollywood captivating millions of viewers, and fashion designers lighting up runways from Paris to New York—the continent accounts for just 1% of the global CCI economy. Yes, 1%, in a market worth $2.3 trillion. Let that sink in for a moment.

Yet, a glimmer of hope emerges. The African Export-Import Bank (Afreximbank) recently announced a $2 billion annual fund to boost African CCIs over the next three years. It’s a bold move, but will it be enough to unlock the sector’s full potential?

In this article, we’ll dive into the promises and challenges of this burgeoning industry, blending current events, theory, and real-world cases.


A Promising Yet Underperforming Sector

When we talk about African CCIs, the usual suspects come to mind: music, film, fashion, and gaming. These sectors are brimming with potential, driven by a young, dynamic, and hyper-creative population. Yet, the reality is often far less glamorous. Despite their talent, many African creatives struggle to make a sustainable living.

Take Nollywood, for example, the world’s second-largest film industry by volume. It produces an impressive 2,500 films per year, but its ecosystem is plagued by distribution challenges, rampant piracy, and a dire lack of modern infrastructure. As a result, its revenues fall far short of its potential.


Investments Alone Won’t Solve Everything

Afreximbank’s announcement is undoubtedly a step in the right direction. A fund of this scale has the potential to transform the sector. But let’s ask the critical question: is money alone enough to fix decades of underinvestment?

Challenge 1: Infrastructure gaps. Across Africa, modern production and distribution facilities are scarce. Many artists must travel abroad to access professional studios, and filmmakers often struggle to bring their visions to life with limited resources.

Challenge 2: Weak legal frameworks. Creators cannot thrive without robust protection of their intellectual property. Yet, copyright infringement is rampant across the continent, and public policies to regulate and support CCIs are often insufficient.

Challenge 3: Limited access to international markets. While African cultural products resonate globally, they often lack the distribution networks and institutional support needed to scale internationally.


Theoretical Insights: A Systemic Approach

Economic development theories emphasize that financial investment, while crucial, is insufficient on its own. A systemic approach is needed—one that combines funding with structural reforms.

UNESCO’s reports on CCIs highlight the importance of integrated cultural policies, which include:

  • Legal protections for creators,
  • Infrastructure development for production and distribution,
  • Training programs to build capacity across the value chain.

Without these foundational elements, even significant investments risk having only a short-term impact.


A Case Study: Gaming in Africa

The gaming sector is a compelling example of both the challenges and opportunities facing African CCIs. Studios like Kiro’o Games in Cameroon and Maliyo Games in Nigeria are pushing boundaries by creating games rooted in African narratives. The market is growing rapidly, with revenues projected to exceed $1 billion by 2024.

Yet, these studios face the same recurring obstacles: insufficient funding, limited access to skilled talent, and weak infrastructure. Despite these challenges, the gaming industry offers a glimpse of what’s possible when creativity meets technology. It demonstrates that Africa can become a major player in CCIs if the right conditions are in place.


Creative Africa: Talent Held Back

So, what’s the takeaway? African CCIs are bursting with talent and opportunity. But to transform this potential into sustainable economic and social development, investments must be coupled with structural reforms.

To truly unlock the potential of CCIs, we must:

  1. Invest in modern infrastructure for production and distribution.
  2. Establish robust legal frameworks to protect creators.
  3. Create pathways to access international markets.

Africa has an abundance of talent and creativity. With the right ecosystem, CCIs can become a powerful engine for growth, while showcasing the continent’s rich cultural heritage to the world.


Sources

  • Afreximbank: Announcement of the $2 billion fund for African CCIs, 2024
  • UNESCO: Reports on cultural and creative industries
  • Agence Ecofin: “African creative industries finally attract financing”
  • Forbes Africa: “The rise of African creative industries”
  • UNESCO and SFSIC: Studies on CCIs and development in Africa