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L’Écran Africain : Quatre modèles pour une croissance durable

Le cinéma africain, longtemps resté dans l’ombre des géants mondiaux, révèle un potentiel fulgurant. Une publication récente de l’UNESCO, fruit d’une étude approfondie menée en 2020 auprès des 54 États du continent, offre une cartographie essentielle de ce secteur en pleine mutation. Intitulé L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance, ce rapport ne se contente pas de dresser un état des lieux ; il identifie également quatre modèles potentiels pour propulser la croissance de cette industrie créative.

Le premier de ces modèles, baptisé Nollywood, s’inspire de la dynamique nigériane. Caractérisé par une production commerciale à faible coût et axée sur des récits authentiques, ce modèle a permis la création d’écosystèmes cinématographiques locaux et autonomes, avec leurs propres circuits de distribution et systèmes de stars. Des exemples tels que le secteur cinématographique ghanéen « Kumawood » ou les productions dynamiques mentionnées en Ouganda illustrent la vitalité de cette approche. Ce modèle, particulièrement adapté aux pays dotés de vastes marchés intérieurs, offre une voie vers une industrialisation cinématographique endogène.

ENCADRÉ 1 : L’essor de la production locale
Bien que les données quantitatives soient encore fragmentaires, le rapport souligne un « début d’un boom tant attendu de la production » sur le continent. Par exemple, l’Algérie produit 237 films par an, se classant parmi les premiers en termes de nombre de films produits. De même, le Maroc a produit en 2020 13 longs métrages et 83 courts métrages. Ces chiffres, bien que contrastés, témoignent d’une activité de production croissante.

À l’opposé, le modèle Auteur privilégie le cinéma comme expression artistique, nécessitant un soutien public pour sa pérennité. S’inspirant de l’approche européenne, notamment française, ce modèle met l’accent sur la diversité des cultures, des voix et des points de vue. Il est pertinent pour les nations où le marché local ne suffit pas à soutenir une industrie cinématographique et audiovisuelle d’envergure, mais qui souhaitent promouvoir des œuvres singulières et reconnues au niveau international. Des pays d’Afrique du Nord comme le Maroc et la Tunisie sont souvent associés à ce modèle, avec des réalisateurs primés dans les festivals internationaux. Le rapport mentionne le succès du film sénégalais « Félicité » d’Alain Gomis à Berlin, soulignant son importance pour le Sénégal et le dynamisme qu’il a insufflé aux jeunes cinéastes.

Le troisième modèle, celui du Service, mise sur le développement d’une infrastructure locale solide pour accueillir des productions internationales. Le Maroc, l’Afrique du Sud et l’île Maurice sont présentés comme des leaders dans ce domaine, tirant parti de leur environnement politique stable, de leurs infrastructures et de la diversité de leurs paysages. Le Maroc, par exemple, offre un remboursement de 20% des dépenses éligibles pour les productions étrangères, attirant des investissements importants. Cependant, en 2020, l’investissement étranger au Maroc a chuté à 21,5 millions de dollars US contre près de 90 millions en 2019, un impact probable de la pandémie mondiale.

Enfin, le modèle Festival exploite l’attrait des événements cinématographiques internationaux pour renforcer le rayonnement culturel et le « soft power » d’un pays ou d’une région. La Tunisie, avec le Festival du Film de Carthage, et la Côte d’Ivoire, avec DISCOP Africa, sont citées comme exemples. Des festivals comme le FESPACO au Burkina Faso jouent un rôle crucial dans la promotion du cinéma africain. Le rapport souligne cependant que, outre le manque de ressources financières, une mauvaise gestion logistique est un problème récurrent pour de nombreux événements.

ENCADRÉ 2 : L’impact de la révolution numérique
La pénétration du mobile est élevée sur le continent, atteignant 70% en moyenne et même 121,9% en Algérie. Si la distribution physique décline, les plateformes en ligne offrent de nouvelles opportunités. Le rapport cite une prévision selon laquelle le marché africain de la SVOD (Subscription Video on Demand) pourrait être multiplié par cinq d’ici 2025. Des acteurs internationaux comme ShowMax et Netflix sont de plus en plus présents. Au Kenya, par exemple, Showmax a produit la série « Crime & Justice ».

Au-delà de ces modèles, l’étude met en lumière des défis majeurs. En novembre 2020, une consultation de l’UNESCO a révélé que 32 pays africains (59%) ne collectent pas de données quantitatives sur leur secteur cinématographique et audiovisuel. Ce déficit statistique constitue un obstacle à l’intervention gouvernementale et à l’investissement privé.

Le rapport aborde également l’impact de la révolution numérique. Si elle a entraîné un déclin de la distribution physique (DVD), elle a aussi ouvert de nouvelles opportunités via les plateformes en ligne. Cependant, la protection de la propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage demeurent cruciales dans ce nouvel environnement. Le rapport estime que les pertes de revenus dues au piratage peuvent varier considérablement, certains pays rapportant des pertes supérieures à 75%. L’Algérie mène régulièrement des opérations de sensibilisation contre le piratage, tandis que le Niger a créé le Bureau Nigérien du Droit d’Auteur (BNDA) pour combattre ce fléau.

La nécessité d’une formalisation accrue du secteur est également soulignée. Des politiques cinématographiques sont en cours d’élaboration dans plusieurs pays, et des initiatives de soutien au développement du secteur sont mises en place avec l’appui d’organisations comme l’UNESCO et l’Union Européenne. En Afrique du Sud, un système sophistiqué d’incitations fiscales est en place, bien qu’il soit actuellement menacé par des difficultés économiques. En Côte d’Ivoire, le Fonds pour l’Industrie Cinématographique (FONSIC) a vu son budget augmenter entre 2013 et 2018.

ENCADRÉ 3 : Formation et développement des compétences
Le rapport insiste sur l’importance de l’éducation et de la formation. Des initiatives telles que l’École Supérieure des Arts Visuels (ESAV) au Maroc et l’African Film and Drama Academy (AFDA) en Afrique du Sud jouent un rôle essentiel. Des ateliers comme l’Ouaga Film Lab au Burkina Faso et Sud Ecriture en Tunisie contribuent également au développement des talents. Au Sénégal, la relance du cinéma et le succès des séries télévisées ont soulevé le besoin de formations professionnelles, conduisant à la création de divers centres et institutions de formation.

En conclusion, le rapport de l’UNESCO offre une feuille de route précieuse pour le développement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine. En s’appuyant sur des modèles adaptés à leurs contextes spécifiques et en surmontant les défis identifiés, les nations africaines peuvent libérer le potentiel créatif de leur cinéma et en faire un moteur de développement économique et culturel. La scène est prête, que le spectacle commence.

​Le rapport de l’UNESCO intitulé « L’industrie du film en Afrique : Tendances, défis et opportunités de croissance » est disponible en ligne ici.

COVID-19, Banking Liquidity & Information Sharing in CEMAC

The Economic and Monetary Community of Central Africa (CEMAC) has long faced questions about “excess liquidity” in its banking sector. In our recent publication, produced in collaboration with other researchers, we shed new light on this issue by examining how the COVID-19 pandemic and information-sharing mechanisms affect bank behavior and economic outcomes.


1. What Is “Excess Liquidity” in Banking?

Banks in CEMAC often hold more liquid assets than they lend out, a phenomenon attributed to several factors, including the uncertain economic environment, levels of non-performing loans, and especially information asymmetry (banks have limited insight into the true repayment capacity of certain borrowers).


2. COVID-19 as a Revealing Shock

When the pandemic hit, businesses and households faced income drops, prompting banks to shift their lending behavior:

  • Short-Term Credit Surge: In the early stages, banks increased short-term lending to address urgent liquidity needs.
  • Reduced Excess Liquidity: Paradoxically, the crisis helped reduce (by roughly 12%, according to our study) the usual surplus liquidity in the CEMAC banking sector.
  • Heightened Risk: Economic constraints caused an uptick in doubtful loans, bolstering banks’ cautious stance over the longer term.

3. The Crucial Role of Information Sharing

Our study also demonstrates that improved information exchange on borrowers (through comprehensive credit registries, for example) can mitigate this surplus-liquidity problem. When banks have reliable data, they are more inclined to lend because they can better assess risk. Conversely, high uncertainty encourages them to keep money “idle” rather than risk non-repayment.


4. Future Outlook

Several actionable recommendations emerge from our analysis:

  • Develop or Enhance Credit Registries: These would allow more accurate assessments of borrowers’ financial health.
  • Refine Monetary Policy: Target liquidity injections more effectively to encourage productive lending.
  • Expand Financial Inclusion: Providing suitable financing solutions for SMEs and households can put excess liquidity to productive use and stimulate broader economic growth.

In conclusion, the COVID-19 crisis has acted as a lens, bringing both the shortcomings and the opportunities of CEMAC’s banking sector into focus. Improved information-sharing systems and tailored policy measures can help transform surplus liquidity into a genuine driver of sustainable growth.

Read the original version here : https://doi.org/10.54646/bijfmr.2024.27

Quand on mange ensemble, on paye ensemble : la fiscalité pour les curieux

Salut à toi, jeune ou moins jeune curieux ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui peut sembler sérieux, voire ennuyeux : la fiscalité. Avant de fuir en courant, imagine d’abord une gigantesque tirelire en forme de cochon (ou de Pikachu si tu préfères). Cette tirelire, c’est l’État (le pays) qui la tient. Tout le monde y met quelques pièces, et cet argent sert à payer des trucs vraiment utiles : les routes, les écoles, les hôpitaux, les pompiers… Pas mal, non ? En gros, la fiscalité, c’est l’ensemble des règles qui déterminent combien chacun met dans la cagnotte, et à quoi sert cet argent.

Et maintenant, en route pour un grand voyage à travers l’histoire, la théorie et quelques blagues (parce que, oui, on peut rigoler un peu en parlant d’impôts) !


1. Des Pharaons aux Pokémon Go

1.1. L’Égypte ancienne :

Imagine des champs de blé au bord du Nil, un pharaon coiffé d’une couronne dorée et des pyramides en construction. Les paysans de l’époque devaient donner une partie de leurs récoltes (du blé, des légumes, etc.) pour financer les grands projets du royaume : pyramides, temples, canaux d’irrigation.

Leçon : Même à cette époque lointaine, l’idée était déjà de contribuer à un pot commun pour le bien de la collectivité (même si, entre nous, tout le monde n’y gagnait pas toujours de la même façon).

1.2. Rome antique :

Les Romains, eux, ont poussé le concept encore plus loin : des impôts (taxes) sur la terre, sur le commerce, sur la tête (oui, oui, un impôt par tête !), tout ça pour financer leurs armées et construire des routes ou des aqueducs.

Fun fact : Si tu ne payais pas tes impôts, ce n’était pas juste un rappel à l’ordre ; ça pouvait très mal se passer !

1.3. Le Moyen âge :

Ici, on retrouve la « dîme » : une partie de la récolte donnée au seigneur local ou à l’Église. En échange, on te promettait la protection du seigneur (mais bon, ce n’était pas toujours équitable).

Blague : “Le seigneur protège tout le monde, tant qu’il a sa dîme !” C’est un peu comme si ton grand frère mangeait toujours la moitié de ton dessert.

1.4. La Révolution française :

Grand tournant : « Pas d’impôt sans représentation ! ». Les gens en ont eu marre de payer sans pouvoir donner leur avis. Résultat : après la Révolution, les impôts sont devenus (en principe) plus justes, votés par des représentants du peuple.

Leçon : On comprend que les impôts doivent être décidés démocratiquement pour être acceptés par tous.

1.5. Aujourd’hui :

Les impôts financent à peu près tout : les autoroutes, les universités, la recherche scientifique, et même des subventions pour soutenir des projets culturels ou… des studios de jeux vidéo (genre ceux qui ont fait Pokémon Go, pourquoi pas ?).

Moralité : Les impôts ont toujours existé, mais leur forme et leur “justice” ont beaucoup évolué.


2. Mais à quoi ça sert, concrètement ?

Voici les grands rôles de la fiscalité, en mode “carte au trésor” :

  1. Financer les services publics
    • Écoles, hôpitaux, routes, police, pompiers…
    • Exemple : Tu vends des limonades sur le trottoir. L’État prélève une petite taxe sur tes ventes. En échange, il entretient la route qui amène tes clients.
  2. Redistribuer les richesses
    • Les personnes plus riches paient plus d’impôts pour aider ceux qui en ont moins (bourses d’études, allocations…).
    • Exemple : Comme dans un pique-nique géant : certains apportent 3 gâteaux, d’autres seulement une salade. À la fin, on partage !
  3. Encadrer les comportements
    • Taxer le tabac pour décourager de fumer, taxer le carburant pour favoriser les voitures électriques, etc.
    • Exemple : C’est un peu comme quand ta maman te “confisque” de l’argent de poche si tu achètes trop de bonbons.
  4. Stabiliser l’économie
    • En cas de crise, le gouvernement peut baisser les impôts pour donner un coup de pouce à la consommation.
    • Exemple : C’est comme un “coupon de réduction” géant offert à toute la population pour relancer la machine.

3. Comment ça marche ? Trois mots-clés

3.1. “Obligatoire”

Oui, tu ne peux pas dire non (sauf si tu rêves de gros ennuis). Les impôts, c’est un peu comme la loi de la gravité : c’est inévitable !

3.2. “Progressif” ou “Régressif”

  • Progressif : Plus tu gagnes, plus tu paies (en pourcentage). C’est le cas de l’impôt sur le revenu.
  • Régressif : Tout le monde paie pareil, mais ça peut peser plus lourd pour les personnes qui gagnent peu. La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est parfois considérée comme régressive, car si tu as un petit salaire, payer quelques centimes en plus à chaque achat pèse beaucoup.

3.3. “Redistribution”

C’est l’idée du pot commun : on collecte auprès de tous, puis on redistribue à travers des services et des aides.

Petit tableau récapitulatif

Type d’ImpôtComment ça marche ?Exemple
Impôt sur le RevenuTu gagnes plus ? Tu paies plus.Comme à un buffet : plus tu te sers, plus tu contribues.
TVA (Taxe sur les Ventes)C’est sur chaque achat (alimentation, vêtements…).Comme un petit supplément dans la note au resto.
Impôt sur les SociétésLes entreprises paient sur leurs bénéfices.Quand ta boulangerie vend plus de croissants, elle paie plus.
Taxe d’Habitation (varie selon pays)Tu paies pour les services liés au logement (ordures, entretien…).Comme partager les frais de la fête du quartier.

4. Pourquoi les gens râlent ?

4.1. Trop compliqué

Des formulaires incompréhensibles, des tonnes de règles, de dérogations, de “niches fiscales” (comme des petits tunnels secrets où se cachent des réductions d’impôts). Même les experts peuvent s’y perdre.

Blague : “J’ai passé mon week-end à remplir ma déclaration… et je ne sais toujours pas si j’ai bien tout coché !”

4.2. Injustices et fraudes

  • Multinationales : Certaines grosses entreprises (coucou Amazon ou Apple) exploitent les failles légales pour payer moins d’impôts.
  • Travailleurs Indépendants : Certains “oublient” de déclarer toutes leurs recettes (chut…).
  • Évasion Fiscale : Carrément cacher l’argent dans des paradis fiscaux, comme mettre ta tirelire chez un voisin qui ne respecte pas les mêmes règles.

4.3. Concurrence entre pays

Les États veulent attirer les entreprises, donc ils baissent leurs impôts. Résultat : moins d’argent pour les services publics.

Analogie : Imagine une partie de belote où tout le monde triche… Au bout d’un moment, plus personne ne joue sérieusement et c’est le chaos total.


5. Liens avec l’économie et la politique

5.1. Théorie économique

  • Keynésianisme : “Taxer et dépenser” pour soutenir l’économie en période de crise (un peu comme un super-héros qui vient injecter des sous dans la société).
  • Libéralisme : “Moins d’impôts = plus de croissance (te laisse grandir tout seul, petit !)” : l’État intervient moins et laisse les acteurs privés agir.

5.2. Politique

  • Gauche : Favorise des impôts progressifs pour réduire les inégalités, plus d’aides sociales.
  • Droite : Privilégie des impôts plus bas pour attirer les entreprises et encourager l’investissement.

5.3. Le contrat social

On accepte de payer des impôts parce qu’on a un accord implicite : on met tous la main à la poche, et en échange on bénéficie de sécurité, d’éducation, de routes, d’hôpitaux… C’est la grande “loi du vivre-ensemble”.


6. Et si on supprimait les impôts ?

  • Plus d’écoles publiques, ni de routes entretenues, ni d’hôpitaux accessibles.
  • Les riches auraient les moyens de se payer ces services en privé, laissant sur la touche ceux qui n’en ont pas les moyens.
  • La société deviendrait un bazar incontrôlable, comme un jeu vidéo où chacun invente ses propres règles.

Les impôts, c’est un “mal nécessaire”… ou plutôt un “investissement collectif”. Sans ça, difficile d’organiser une société où tout le monde peut vivre décemment.


Un mal nécessaire ?

Les impôts sont un pilier de nos sociétés. Bien sûr, il y a des problèmes : complexité, injustices, fraudes… Mais sans impôts, pas de routes, pas d’écoles, pas d’hôpitaux. L’objectif est de les rendre justes, simples et efficaces. Comme disait Benjamin Franklin : « Rien n’est certain, excepté la mort et les impôts. » Tant qu’on y est, autant essayer de les améliorer !

Mémorise ce proverbe : “Mieux vaut faire grandir ensemble la tarte, plutôt que de se disputer les miettes.” Les impôts, c’est un peu ça : on fait tous grandir la “tarte” nationale. A condition qu’elle soit bien redistribuée et gerée 🙂


Questions d’enfants… et d’adultes timides

1. Pourquoi je paie des taxes sur mon argent de poche ?

Même si c’est une petite somme, quand tu achètes un paquet de bonbons, tu paies une TVA. Ça reste un petit coup de pouce à la tirelire géante… et puis les bonbons, ça coûte cher en dentiste, alors autant avoir de bons hôpitaux !

2. Les riches paient-ils vraiment plus ?

En théorie, oui, avec des impôts progressifs. Mais certains utilisent des “optimisations fiscales” (qui sont légales) ou la fraude (illégale) pour payer moins. La bataille pour une fiscalité équitable n’est pas finie…

3. Qui décide des taxes ?

Les gouvernements, mais avec l’accord des citoyens (en démocratie). D’où l’importance de voter et de comprendre comment fonctionne le système !

4. Est-ce qu’on peut en discuter autour d’un bon dîner ?

Absolument ! Les impôts, ça touche à la politique, à l’économie, à la philosophie… Bref, c’est un sujet inépuisable. Mais attention à ne pas trop se chamailler : rappelle-toi, c’est un instrument de “vivre-ensemble” !


Mot de la fin

Te voilà désormais armé(e) pour comprendre les débats sur la fiscalité, et tu pourras même briller lors du prochain repas de famille : “Au fait, tonton, savais-tu que la TVA est considérée comme régressive… ?” Succès garanti (ou presque) !

N’oublie pas : la fiscalité, c’est avant tout la participation de chacun pour le bien de tous. C’est un contrat social qui nous permet de vivre ensemble, de se déplacer, de s’instruire, de se soigner, bref, de ne pas se retrouver isolés dans notre coin. Alors la prochaine fois que tu verras des impôts sur ta fiche de paie, ou que tu paieras quelques centimes de plus sur ta boisson préférée, pense à tout ce que cet argent finance… et savoure ton soda avec un soupçon de satisfaction citoyenne !


Fin de la longue chronique… Merci d’avoir tenu jusqu’au bout ! Et surtout, n’oublie pas de partager autour de toi si tu as aimé ces explications.

The Impact of USAID’s Suspension on Private Sector Development in Africa

The recent decision by the Trump administration, backed by Elon Musk, to suspend the activities of the United States Agency for International Development (USAID) marks a major shift in U.S. foreign aid policy. In Africa, where USAID has played a critical role in supporting private sector growth, this decision raises serious concerns. Before analyzing the economic consequences of this suspension, it is essential to understand the broader context of official development assistance (ODA) and its impact on Africa.


📌 Understanding Official Development Assistance (ODA) and Its Role in Africa

Official Development Assistance (ODA) refers to funding provided by governments or international institutions to support economic growth and stability in developing countries. This aid can take the form of grants, concessional loans, or technical assistance.

In 2022, global ODA reached $204 billion, a 13.6% increase from 2021 (source: OECD). Africa remains one of the largest beneficiaries, receiving about 35% of this aid, with significant funding directed toward infrastructure, education, and private sector support.

The top contributors to African ODA include:

  • United States (USAID): $41 billion in 2021.
  • European Union: $27 billion.
  • China: $23 billion (mainly infrastructure-related investments).

USAID has distinguished itself by combining direct funding with capacity-building programs and private sector investment incentives through flagship initiatives like Power Africa and Prosper Africa.


🚨 The Impact of USAID’s Suspension on Private Sector Development in Africa

The closure of USAID disrupts key programs supporting small and medium-sized enterprises (SMEs), entrepreneurship, and economic infrastructure development. Three key areas are particularly affected: access to financing, technical support, and infrastructure development.

🔎 1. A Funding Crisis for African Businesses

USAID was a major player in financing African SMEs through mechanisms like the Development Credit Authority (DCA), which guaranteed bank loans for local entrepreneurs.

  • In 2021, this program facilitated over $5 billion in loans for African businesses.
  • With USAID’s suspension, access to capital for SMEs—especially in agriculture, renewable energy, and healthcare—will shrink significantly.

📍 Case Study: Nigeria
The Solar Power Naija program, supported by USAID under Power Africa, aimed to finance 5 million home solar systems to electrify rural areas. Its suspension jeopardizes energy access for over 25 million Nigerians (source: USAID).


🔎 2. Loss of Technical Support and Market Access

Beyond financial aid, USAID provided technical assistance to help businesses scale and access international markets.

📍 Case Study: West Africa
Through Prosper Africa, USAID facilitated $1.6 billion in investment deals, linking African businesses with U.S. markets (source: U.S. State Department). Without this assistance, many entrepreneurs risk losing critical international trade opportunities and financing options.


🔎 3. Disruption of Critical Infrastructure Projects

Private sector growth in Africa depends on modern infrastructure, including roads, electricity, ports, and telecommunications. USAID co-financed many of these projects.

📍 Case Study: Kenya
The Kenya Investment Mechanism, which aimed to mobilize $400 million for infrastructure projects, is now on hold. This delay will slow down rural electrification and road improvements critical for local trade (source: USAID Kenya).


📉 Possible Scenarios: What Lies Ahead for Africa’s Private Sector?

The shutdown of USAID creates uncertainty, but several outcomes are possible, depending on how other international actors respond.

1️⃣ Worst-Case Scenario: A Funding Vacuum Without Alternatives

If no organization steps in to fill the gap left by USAID, Africa could face:

  • A decline in foreign direct investment (FDI).
  • Higher SME failure rates due to lack of financing.
  • Reduced trade with the U.S., weakening existing economic agreements.

Countries most at risk: Nigeria, Kenya, Ethiopia, Senegal, where USAID played a crucial economic role.


2️⃣ Transitional Scenario: The European Union and China Step In

With the U.S. pulling back, other players like the European Union and China might expand their influence. The EU has announced a €150 billion investment plan for Africa under its Global Gateway initiative, while China continues to invest heavily through its Belt and Road Initiative.

Sectors likely to benefit: Infrastructure, renewable energy, logistics.
Sectors at risk: Startups, SMEs, access to non-state financing.


3️⃣ Resilience Scenario: Africa Strengthens Its Own Financial Systems

USAID’s absence could push African governments to develop their own mechanisms for private sector financing, including:

  • Greater involvement from regional African banks (e.g., BOAD, Afreximbank).
  • Strengthening African sovereign wealth funds to replace external financing.
  • Accelerating economic integration through the AfCFTA (African Continental Free Trade Area).

This scenario depends on African policymakers’ ability to implement strong economic reforms.


📜 Sources

  • Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) – 2023 ODA Report.
  • USAID – Power Africa Annual Report 2022.
  • U.S. State Department – Prosper Africa data.
  • World Bank – SME financing data for Africa.
  • European Commission – Global Gateway Africa investment plan 2023.
  • Afreximbank – 2023 Report on Trade Finance in Africa.

France 2025 : Inflation et pouvoir d’achat

L’inflation reste une préoccupation majeure, même si elle s’est légèrement atténuée depuis son pic de 2022. En France, les prix à la consommation ont augmenté de 4,1% en 2023, après une flambée de 5,2% en 2022 (source : INSEE). Pourtant, derrière cette décélération apparente, certains postes de dépenses continuent d’exercer une pression insoutenable sur les ménages, notamment l’alimentation, en hausse de 8% sur un an.

Face à cette situation, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs pour amortir le choc, comme les chèques énergie et le plafonnement de certains prix. Mais ces mesures, bien qu’efficaces à court terme, posent une question de fond : jusqu’où peut-on soutenir le pouvoir d’achat sans creuser un endettement insoutenable ?

Pourquoi l’inflation reste un problème majeur ?

L’inflation correspond à une augmentation généralisée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, surtout lorsque les salaires ne suivent pas. Si un certain niveau d’inflation est normal – la BCE vise 2% par an comme objectif – les niveaux atteints récemment sont bien supérieurs aux tendances historiques.

Les causes de cette inflation sont multiples :

  • Choc post-COVID : la reprise économique rapide a généré une demande forte, tandis que l’offre peinait à suivre en raison des ruptures des chaînes d’approvisionnement.
  • Conflit en Ukraine : il a exacerbé la crise énergétique, augmentant les coûts de production et de transport.
  • Facteurs structurels : la transition énergétique et les coûts logistiques élevés maintiennent une pression haussière sur les prix.

Si l’inflation globale a baissé, certaines catégories restent durement touchées :

  • Produits alimentaires : +8% en 2023 (après +12% en 2022).
  • Logement et énergie : malgré le bouclier tarifaire, le coût du logement et de l’énergie reste élevé.

Les politiques publiques à la rescousse : Solutions temporaires ou bombe à retardement ?

Face à cette situation, l’État a déployé une série de mesures pour soutenir le pouvoir d’achat. Parmi elles :

  • Les chèques énergie, versés à 5,6 millions de foyers en 2023, pour alléger la facture énergétique.
  • Le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz, qui a évité une explosion des factures.
  • Le maintien du bouclier tarifaire, dont le coût a dépassé 100 milliards d’euros depuis son instauration (source : Ministère de l’Économie).

Ces aides ont permis d’amortir le choc, mais elles ont un prix. Le déficit public français a atteint 4,9% du PIB en 2023, et la dette publique représente désormais 110% du PIB. Cette situation pose un dilemme : peut-on continuer ces politiques sans risquer une crise budgétaire ?

Augmenter les salaires ou taxer les profits ? Le débat qui divise

L’inflation alimente un débat récurrent sur la répartition de la valeur créée. Deux visions s’opposent :

  1. Augmenter les salaires pour suivre l’inflation :
    • C’est la demande principale des syndicats, qui revendiquent des hausses proportionnelles aux prix.
    • Certaines entreprises ont déjà ajusté les salaires (+4% en moyenne en 2023).
    • Mais un risque existe : si les salaires augmentent trop vite, cela peut entretenir une boucle inflationniste.
  2. Taxer les superprofits des grandes entreprises :
    • Certains groupes, notamment dans l’énergie et l’alimentation, ont vu leurs marges exploser en raison de la hausse des prix.
    • En 2023, TotalEnergies a affiché un bénéfice net de 19,8 milliards d’euros.
    • Une taxation exceptionnelle sur ces bénéfices pourrait financer des aides sans creuser la dette publique.

Le gouvernement a opté pour un équilibre fragile, évitant les hausses de salaires généralisées tout en mettant en place une taxation temporaire sur les bénéfices exceptionnels des entreprises énergétiques.

La France peut-elle continuer à soutenir son économie sans exploser sa dette ?

La question centrale reste celle de la soutenabilité budgétaire. Avec une dette publique dépassant les 3 000 milliards d’euros, la France est sous pression, notamment de la part de la Commission Européenne, qui réclame un retour à des niveaux de déficit plus maîtrisés.

Certains économistes plaident pour une réduction des aides et un retour à une gestion budgétaire plus stricte. D’autres estiment que l’État doit continuer à jouer son rôle de protecteur social, quitte à prolonger certains dispositifs le temps que l’inflation se stabilise.

La Banque Centrale Européenne (BCE) a, de son côté, opté pour une politique monétaire restrictive, augmentant ses taux directeurs pour ralentir l’inflation. Une stratégie qui risque cependant de peser sur la croissance économique.

L’équilibre entre protection et responsabilité budgétaire

La France fait face à un dilemme complexe :

  • Poursuivre les aides, au risque d’aggraver son endettement.
  • Réduire son intervention, mais au prix d’une possible crise sociale.

La solution passera probablement par un compromis, combinant des aides ciblées, une régulation accrue des prix, et une meilleure répartition des profits. Mais une chose est sûre : l’inflation continuera d’être un enjeu politique et économique majeur dans les années à venir.

L’Économie Camerounaise en janvier 2025 en Un Coup d’Œil

Ce qu’il faut retenir de la Note de GECAM (Janvier 2025)
Pour les ménages, les entreprises et les curieux de l’économie

1. Les Matières Premières : Des Prix qui Montent, D’autres qui Chutent

Imaginez un marché géant où le blé, le cacao, le café et le pétrole dictent l’économie. Voici ce qui change :

  • Blé : Stabilisé à 199/tonne(vs 215/tonne en octobre 2024). Pourquoi ? Stocks pleins et demande faible. Impact : Pain et pâtes moins chers ? Pas sûr, car d’autres coûts (transport) grimpent.
  • Cacao : Explosion à 11 000$/tonne (+50% depuis octobre). Pourquoi ? Côte d’Ivoire et Ghana (60% de la production) ont des récoltes en baisse. Impact : Vos tablettes de chocolat pourraient coûter plus cher !
  • Café : 7 120$/tonne (+74% depuis janvier 2024). Pourquoi ? Sécheresse au Vietnam (40% de l’offre mondiale). Impact : Le café du matin pèse sur le portefeuille.
  • Coton : Baisse de 2% par mois depuis novembre. Pourquoi ? Le Brésil produit plus, et la Chine achète moins. Impact : Vêtements moins chers ? Peut-être, mais pas immédiat.
  • Pétrole : +10% en janvier (autour de 80$/baril). Pourquoi ? Élections américaines et retour de Trump. Impact : Essence plus chère → transports coûtent plus.

2. Inflation : Le Cameroun à 4,6%, Mais Pas Tout le Monde Ressent la Baisse

L’inflation baisse (5% en 2024 → 4% prévu en 2025), mais reste au-dessus des 3% recommandés.

  • Alimentation : +5,6% (ex : légumes, plantains).
  • Transport : +12,7% (carburants en hausse).
    Comparaison : Si votre budget mensuel est 100 000 FCFA, dépenser 4 600 FCFA de plus qu’en 2023.

Bonnes nouvelles :

  • TVA supprimée sur les farines locales → Pain et produits à base de farine locale pourraient baisser de 20%.
  • Abattement de 20% pour les exportations « zéro déforestation » → Encouragement à protéger l’environnement, mais impact direct sur les prix ? Pas encore visible.

3. Électricité : Des Délestages Malgré 300 MW de Plus

Le barrage de Nachtigal ajoute 300 MW (30% de la capacité totale), mais les coupures persistent (6-8h/jour).
Pourquoi ?

  • Réseaux vétustes.
  • Centrales à gaz de Kribi et Dibamba hors service.
    Impact : Entreprises utilisent des générateurs → coûts supplémentaires → prix des produits augmentent.

4. Emploi : Les Femmes, Reines de l’Informel

  • 68% des femmes travaillent dans l’informel (vs 48% d’hommes).
  • Sous-emploi invisible : 55% des femmes gagnent moins que le salaire minimum (vs 41% d’hommes).
    Exemple : Une vendeuse de rue travaille 24h/semaine à la maison + son commerce → moins de temps pour se former ou chercher un emploi stable.

5. Dette Publique : Le Cameroun Emprunte 1,8 Milliards USD en 2025

  • Dette totale : 11 216 milliards FCFA (40% du PIB).
  • Objectif : Financer les infrastructures et le budget.
    Risque : Si les taux montent, rembourser sera plus difficile → taxes futures pourraient augmenter.

6. PME : 37,5 Milliards FCFA pour les Femmes Entrepreneures

La Banque mondiale finance les PME via Afriland First Bank :

  • 25% des prêts réservés aux entreprises dirigées par des femmes.
    Impact : Création d’emplois et diversification économique.

7. Douanes : 1144 Milliards FCFA à Collecter en 2025

  • Janvier 2025 : 95 milliards FCFA attendus.
    Comparaison : C’est 3 fois le budget annuel de l’Université de Yaoundé I.
    Impact : Contrôles douaniers renforcés → retards possibles pour les importations.

Conclusion : Une Économie sous Tension

  • Défis : Inflation, dette, climat, délestages.
  • Opportunités : Investissements dans l’énergie, soutien aux PME, fiscalité verte.

Pour les ménages : Budget serré, mais espoir de baisse des prix locaux (farines).
Pour les entreprises : Accès au crédit amélioré, mais concurrence accrue sur les exportations.

Le mot de la fin : L’économie camerounaise, comme un vélo, avance mieux si on pédale (investit) dans la bonne direction ! 🚴♂️


Sources : Note Économique Mensuelle GECAM N°005 (Janvier 2025).

ZLECAf et Industrie Culturelle & Créative Africaine

L’Afrique regorge de talents. C’est un fait. Que ce soit la puissance de l’afrobeats, l’explosion de Nollywood, ou la montée en puissance de jeunes studios de jeux vidéo, le continent est un réservoir de créativité inépuisable. Pourtant, ces industries peinent à grandir, enfermées dans des frontières administratives, freinées par un manque de financements et limitées par une infrastructure numérique encore inégale.

C’est là qu’entre en scène la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine), un ambitieux projet d’intégration économique. L’objectif ? Supprimer les barrières tarifaires, fluidifier les échanges et créer un marché unique de plus d’un milliard de consommateurs.

Mais peut-elle réellement booster les industries culturelles et créatives (ICC) africaines ? Quelles sont les opportunités, les défis et les réformes nécessaires pour que l’Afrique tire pleinement profit de sa richesse culturelle ? Décryptage.


📜 Avant-propos : Un vieux rêve africain devenu réalité

L’idée d’intégrer l’Afrique n’est pas née d’hier. Dès 1963, les pères fondateurs de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) appelaient à l’intégration économique du continent. En 1991, le Traité d’Abuja pose les bases d’une future communauté économique africaine.

Mais c’est seulement en 2018, à Kigali, que 44 pays signent l’accord de la ZLECAf. Rapidement ratifiée, elle entre officiellement en vigueur en 2021. Aujourd’hui, 54 des 55 pays africains l’ont signée, faisant de la ZLECAf la plus grande zone de libre-échange au monde en nombre de pays.

Indicateurs clés de la ZLECAfValeurs
Pays membres54 sur 55 États africains
Population totale1,4 milliard d’habitants
PIB combiné3 400 milliards de dollars
Barrières tarifaires supprimées90 % des lignes tarifaires
Objectif finalMarché unique africain

🔹 Pourquoi c’est crucial pour les ICC ?
Parce qu’aujourd’hui, le commerce intra-africain des biens et services culturels est inférieur à 5 % du commerce total africain (UNCTAD, 2020). Comparé aux blocs commerciaux comme l’Union Européenne où le commerce interne atteint 67 %, le retard est frappant.


🎭 La promesse : Un nouveau souffle pour la culture

Si la ZLECAf tient ses promesses, voici ce que l’on pourrait voir émerger dans un futur pas si lointain :

1️⃣ Un accès plus large à un public continental

Aujourd’hui, un artiste congolais peut plus facilement signer avec un label européen qu’avec un label sénégalais. Pourquoi ? Parce que le commerce culturel intra-africain est davantage freiné par les barrières réglementaires et tarifaires qu’avec l’extérieur.

  • Finies, en théorie, les frontières étriquées. Les artistes sénégalais ou kényans pourraient planifier des tournées jusqu’au Cap, Abidjan ou Le Caire sans trop de casse-tête douaniers.
  • Les droits de douane sur les instruments de musique, la vidéo ou les équipements scéniques chuteraient (jusqu’à 90 % de lignes tarifaires concernées), ce qui baisserait le coût de production d’un concert ou d’un film.
  • Les plateformes de distribution africaines pourraient s’échanger plus facilement les catalogues et toucher une audience plus large sans dépendre uniquement de YouTube, Netflix ou Spotify.

2️⃣ Des économies d’échelle bienvenues

Qui dit marché plus vaste, dit aussi plus de débouchés et plus d’arguments pour convaincre des investisseurs.

  • Une production cinématographique plus intégrée permettrait de réduire de 30 % les coûts des films tournés en Afrique (BAD, 2022).
  • En clair, plus de labels, plus de plateformes de streaming locales et la possibilité de faire émerger nos propres géants de la distribution culturelle.
  • La structuration de l’industrie musicale africaine pourrait générer plus de 500 millions de dollars en nouveaux revenus d’ici 2030, selon l’IFPI.

3️⃣ Un élan pour l’emploi

Selon certaines estimations de la Banque africaine de développement, l’essor des ICC grâce à la ZLECAf pourrait générer entre 4 et 6 millions de nouveaux emplois d’ici 2030.

  • Pas seulement des musiciens ou des acteurs de cinéma, mais des métiers indirects : managers, techniciens du son, développeurs d’applications, designers, distributeurs de contenu numérique.

🚧 Le caillou dans la chaussure : la mobilité et les visas

C’est bien joli sur le papier, mais le nerf de la guerre pour les artistes, c’est la mobilité. Aujourd’hui, circuler entre pays africains, c’est parfois une odyssée.

ProblèmeImpact
Coût moyen d’un visa60 à 120 USD (Africa Visa Openness Index, 2022)
Taux d’annulation de tournées intra-africaines30 % des projets annulés faute de visas ou de coûts excessifs (Fonds Africain pour la Culture, 2020)
Perte moyenne pour un festival annulé50 000 à 100 000 USD (BAD, 2021)

Si la ZLECAf n’aborde pas directement la question des visas, elle s’accompagne d’un Protocole sur la libre circulation qui, s’il était pleinement appliqué, réduirait de 40 % les coûts administratifs liés aux déplacements artistiques.


📉 Scénario catastrophe : Et si on ne fait rien ?

Si l’Afrique ne capitalise pas sur la ZLECAf, voici ce qui risque d’arriver :
Toujours plus de fuite des talents : les artistes continueront à chercher du succès à l’international faute de structures solides chez eux.
Développement inégal : l’Afrique anglophone (Nigeria, Kenya, Afrique du Sud) dominera, laissant l’Afrique francophone à la traîne.
Absence de souveraineté numérique : les géants occidentaux capteront l’essentiel des revenus culturels africains.


🔑 Conclusion : La ZLECAf, un tournant stratégique pour la culture africaine

La ZLECAf peut changer la donne, mais à une condition : accompagner cette libéralisation économique avec des politiques ambitieuses sur la mobilité, les infrastructures et la protection des droits d’auteur.

L’Afrique a le talent, l’histoire et la créativité. Ce qu’il lui manque, c’est une infrastructure adaptée pour monétiser cette richesse culturelle. La ZLECAf pourrait être le tremplin, à condition d’en faire un véritable outil de transformation économique et culturelle.

🎶 L’Afrique est prête. Reste à savoir si elle se donnera les moyens de sa propre révolution culturelle. 🚀


📚 Sources et références

  1. UNESCO (2022) : Industries culturelles et créatives en Afrique.
  2. Banque africaine de développement (BAD, 2021) : Rapport sur l’économie créative en Afrique.
  3. Fonds Africain pour la Culture (2020) : Mobilité des artistes en Afrique : enjeux et solutions.
  4. Africa Visa Openness Index (2022) : État des visas intra-africains et impact sur l’économie.
  5. UNCTAD (2020) : Commerce des biens culturels en Afrique.

OpenAI vs. DeepSeek: The Business Models Race

In just a few months, generative artificial intelligence has gone from a laboratory curiosity to the next big technological frontier. Behind the excitement surrounding solutions such as ChatGPT (developed by OpenAI, backed by Microsoft) and DeepSeek (a Chinese startup aiming to rival the American giants), lie colossal challenges: profitability, sovereignty, workforce training, and even climate impact. This chronicle offers an overview of the key figures in AI, then explores three economic scenarios likely to shape the global landscape of this revolution.


1. Key Figures: What They Mean for Households and Businesses

To better grasp the stakes, the table below presents three main themes—productivity gains, employment, and energy costs—along with their real-life implications for individuals and companies.

Productivity Gains: An Inexhaustible Gold Mine?Jobs: 25% “Disrupted,” 12 Million “Created”Energy Costs and Cloud Spending: The Great Challenge
What the Figures Say– McKinsey (2023) anticipates up to $4.4 trillion per year in added value from generative AI.
– Across the EU, this could theoretically support a 2% GDP increase if widely adopted.
– Goldman Sachs (2023): up to 25% of jobs “disrupted” by 2030 (administration, customer support).
– World Economic Forum (2023): 12 million new positions focused on AI systems design and maintenance.
– Synergy Research (2023): $500 billion in cloud investments by 2026, driven by AI.
– Training a model (e.g., GPT-4) can emit hundreds of tons of CO₂ (University of Massachusetts, 2023).
Points of Comparison– $4.4 trillion is more than Germany’s annual GDP (around $4 trillion).
– For an SME, potential benefits could be seen in accounting, customer relations, and automating repetitive tasks.
– 25% is one quarter of the workforce in key sectors (accounting, telemarketing, etc.).
– 12 million new jobs is almost the active population of countries like Belgium or Greece.
– $500 billion is more than double France’s total annual budget for Education and Research.
– The carbon footprint of training a single AI model can equal thousands of long-haul flights.
ImplicationsFor households: potential drop in certain service costs (insurance, banking, legal advice), as AI can reduce operational expenses.
For businesses: need to invest in staff training and IT infrastructure to capitalize on these gains.
For households: risk of unemployment for vulnerable profiles but opportunities for younger, data-savvy professionals.
For businesses: retraining and new professions (AI consultants, “prompt engineers,” etc.).
For households: if servers increasingly consume energy, electricity bills or service fees (online hosting, for instance) could rise over time.
For businesses: sustainability becomes a major factor (cost and brand image), prompting a push to reduce data center consumption.

2. From Promising Numbers to Economic Models: The Necessary Transition

The data above highlights the vast potential of generative AI while revealing significant disparities. Much like Amazon in its early days, neither OpenAI nor DeepSeek has found the holy grail of profitability yet, despite massive investments. One relies on platform effects (OpenAI is strongly tied to Microsoft Azure), while the other leans on cost-efficiency and government support (DeepSeek and the Chinese market).

In an ecosystem where data centers consume hundreds of billions of dollars and enterprise adoption may be slower than predicted, the central question becomes: how can generative AI be monetized effectively? The table showcases the magnitude of possible gains, but also the financial, human, and environmental costs. Recent tech history (Google, Facebook, etc.) reminds us that business models often emerge empirically, shaped by trial and error as well as partnerships.

In this vibrant context, three economic scenarios stand out—each offering a distinct path to turn innovation into sustainable revenue while addressing concerns of sovereignty, competition, and environmental accountability.


3. Three Economic Scenarios for the OpenAI-DeepSeek Rivalry

Scenario A: The “Google-Style” Advertising Model

  • Principle: Provide free or freemium versions, leverage user attention, and monetize via targeted advertising (or user data sales).
  • OpenAI might thus strengthen ChatGPT’s integration with search engines (e.g., Bing) or social media.
  • DeepSeek, backed by Beijing, could favor a model less reliant on advertising, possibly state-subsidized to ensure data sovereignty and security.

Scenario B: The “Premium Licensing” and B2B Model

  • Principle: Reserve advanced versions (GPT-5, GPT-6, etc.) for clients able to pay high subscription fees, such as banks, insurers, and large industrial groups.
  • OpenAI would cover infrastructure costs by charging for exclusive access to its most powerful models.
  • DeepSeek, for its part, might offer turnkey solutions to strategic national sectors (banks, hospitals, government agencies), capitalizing on an ecosystem less open to American providers.

Scenario C: Technological Breakthrough and Cost Reduction

  • Principle: Simultaneously, advancements in AI hardware (dedicated chips) or training optimization (quantization, model distillation) could drastically reduce energy consumption.
  • Democratization Effect: Much like personal computers in the 1990s, declining unit costs would open generative AI to a wider range of players (SMEs, emerging countries), lowering entry barriers and pushing OpenAI and DeepSeek to stand out via product innovation rather than sheer infrastructure capabilities.

A Revolution to Be Invented

Between promises of productivity and risks of polarization (impacting employment and resources), generative AI finds itself at a turning point for the global economy. OpenAI and DeepSeek are its most publicized faces, yet they only represent the tip of a vast movement affecting every sector and raising fundamental questions: Who will finance the transition? How will the benefits be distributed? What rules will govern the geostrategic and environmental facets of AI adoption?

The numbers speak to a major economic opportunity, but the history of tech pioneers (Amazon, Google, Microsoft…) shows that profitability rarely follows a simple or rapid path. The scenarios outlined here illustrate the diversity of possible approaches—each with its pros and cons. As AI becomes embedded in our daily lives, this Sino-American rivalry underscores the need to craft, sometimes from scratch, a sustainable model that is both profitable and socially responsible.

Main References

  1. McKinsey (2023).
    The Economic Potential of Generative AI.
    https://www.mckinsey.com/capabilities/mckinsey-digital/our-insights/the-economic-potential-of-generative-ai-the-next-productivity-frontier
  2. Goldman Sachs (2023).
    Generative AI Could Raise Global GDP by 7%.
    https://www.goldmansachs.com/insights/pages/generative-ai-could-raise-global-gdp-by-7-percent.html
  3. Synergy Research (2023).
    Cloud Market Reports.
    https://www.synergyresearchgroup.com/
  4. World Economic Forum (2023).
    Future of Jobs Report.
    https://www.weforum.org/reports
  5. University of Massachusetts (2023).
    Estimating CO₂ Emissions of LLMs (Energy and Policy Considerations for Deep Learning).
    https://arxiv.org/abs/1906.02243
  6. OECD (2024).
    SMEs and the Adoption of AI.
    https://www.oecd.org/going-digital/smes-and-the-adoption-of-ai/
  7. Reuters (2025).
    DeepSeek and Its Disruptive AI Model.
    https://www.reuters.com/technology/artificial-intelligence/what-is-deepseek-why-is-it-disrupting-ai-sector-2025-01-27/

Were You Charlie? It’s Time to Be Goma.

400,000 people torn from their homes in 29 days. That means that every night, while we sleep peacefully, over 13,000 men, women, and children flee. Every morning, 13,000 new faces wake up in terror, without shelter, without water, without hope.

Goma is burning. But Goma doesn’t make the headlines.

Silence: They Are Killing in the DRC

On January 27, 2025, the city of Goma, the capital of North Kivu, fell. A lightning offensive by the M23, backed by the Rwandan army, crushed Congolese resistance. The toll? 17 dead, 370 wounded, and a massive population exodus (Le Monde). The city’s strategic airport has been seized, looting is spreading, and bombings are hitting refugee camps.

But where is our outrage? Where are the silent marches, the solidarity posts, the alarmed front pages? It is striking how we were Charlie in 2015, but we are not Goma in 2025. Why this guilty silence?

An Economic Conflict Hidden Beneath Bombs

The tragedy of the DRC is that its wealth is its curse. North Kivu sits atop a treasure:

  • 60% of the world’s coltan reserves, a crucial mineral for our smartphones, consoles, and computers.
  • 70% of the world’s cobalt, essential for electric car batteries.
  • Gold and diamond deposits that fuel global greed.

For decades, war has been nothing but a facade. Rebellions, shifting alliances, and massacres mask an economy of plunder, where armed groups—backed by foreign interests—fight over resources.

The M23 is not fighting for ideals. It is fighting for Rubaya, a coltan mine worth billions of dollars. (Reuters). And while we ignore this war, our phones and cars bear its bloody imprint.

A Complicit Silence

« The only thing necessary for the triumph of evil is for good men to do nothing. » – Edmund Burke.

We can no longer pretend we don’t know. Every moment of inaction makes our silence complicit. We stood for Ukraine, we cried for Palestine, we were outraged for Paris and New York. But Goma? Nothing.

The UN officially accuses Rwanda of backing the M23, yet no major sanctions are imposed (TV5 Monde). Apple and other corporations face lawsuits for indirectly funding these massacres (VOA Afrique), but the demand for conflict minerals remains high.

So what can we do?

Act, Now

We have a responsibility. Indignation is not a privilege of Europe or America.

  • Talk about Goma. Refuse to let this massacre be forgotten.
  • Demand sanctions against Rwanda. Just as we have done for other countries violating international law.
  • Support NGOs on the ground. Humanitarian aid, advocacy, diplomatic pressure.
  • Hold corporations accountable. Our purchases fuel this carnage. Apple, Tesla, and others must be forced into transparency.

Goma is watching us. It is already too late for the 400,000 displaced in January. Let’s not be too late for the next ones.

Were you Charlie? It’s time to be Goma.

Sources:

Vous avez été Charly ? Il est temps d’être Goma.

400 000 personnes arrachées à leur foyer en 29 jours. Cela signifie que chaque nuit, alors que nous dormons paisiblement, plus de 13 000 hommes, femmes et enfants fuient. Chaque matin, 13 000 nouveaux visages se réveillent dans l’effroi, sans toit, sans eau, sans espoir.

Goma brûle. Mais Goma ne fait pas la une.

Silence, on tue en RDC

Le 27 janvier 2025, la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, est tombée. Une offensive éclair du M23, soutenu par l’armée rwandaise, a balayé la résistance congolaise. Bilan ? 17 morts, 370 blessés et une population en exode massif (Le Monde). L’aéroport stratégique de la ville est tombé, des pillages se multiplient, des bombardements frappent des camps de déplacés.

Mais où est notre indignation ? Où sont les foules marchant en silence, les statuts de soutien, les frontpages alarmées ? Il est fascinant de voir que nous avons été Charly en 2015, mais que nous ne sommes pas Goma en 2025. Pourquoi ce silence coupable ?

Un conflit économique dissimulé sous des bombes

Le drame de la RDC est que sa richesse est son malheur. Le Nord-Kivu repose sur un trésor :

  • 60 % des réserves mondiales de coltan, un minerai essentiel à nos smartphones, consoles et ordinateurs.
  • 70 % du cobalt mondial, indispensable aux batteries de voitures électriques.
  • Des gisements d’or et de diamants qui attisent les convoitises internationales.

Depuis des décennies, la guerre n’est qu’un prétexte. Les rébellions, les alliances changeantes et les massacres sont le masque d’une économie de pillage où les groupes armés, avec la bénédiction d’intérêts étrangers, s’arrachent les ressources.

Le M23 ne combat pas pour l’idéal. Il combat pour Rubaya, une mine de coltan de plusieurs milliards de dollars. (Reuters). Et pendant que nous ignorons cette guerre, nos téléphones et nos voitures en portent l’empreinte sanglante.

Un silence complice

« Le pire, c’est l’inaction des hommes de bien. » – Edmund Burke.

Nous ne pouvons plus prétendre ne pas savoir. Chaque minute d’inaction rend notre silence complice. Nous nous sommes levés pour l’Ukraine, nous avons pleuré pour la Palestine, nous nous sommes indignés pour Paris et New York. Mais Goma ? Rien.

L’ONU accuse officiellement le Rwanda de soutenir le M23, et pourtant aucune sanction majeure ne tombe (TV5 Monde). Apple et d’autres multinationales sont poursuivies pour avoir indirectement financé ces massacres (VOA Afrique), mais la demande en minerais de sang ne faiblit pas.

Alors que faire ?

Agir, maintenant

Nous avons une responsabilité. L’indignation n’est pas un privilège européen ou américain.

  • Parler de Goma. Refuser de laisser ce massacre dans l’ombre.
  • Exiger des sanctions contre le Rwanda. Comme nous l’avons fait pour d’autres pays violant le droit international.
  • Soutenir les ONG sur le terrain. Aide humanitaire, plaidoyer, pression diplomatique.
  • Responsabiliser les entreprises. Nos achats financent ce carnage. Apple, Tesla et autres doivent être contraints à la transparence.

Goma nous regarde. Nous sommes déjà trop tard pour les 400 000 déplacés de janvier. Ne soyons pas trop tard pour les prochains.

Vous avez été Charly ? Il est temps d’être Goma.


Sources :